Quelques bouts rimés ...
Tout est dans tout... Et réciproquement !
lundi 15 septembre 2014
EHPAD
.....à l'ombre des jeunes filles en fleurs ....
Visages pétrifiés comme des cariatides
Le regard, déjà perdu, dans le néant,
Seules, parmi la foule, dans l’odeur fétide,
Elles semblent dormir, calées sur leur séant.
Mais elles ne dorment pas, elles rêvent les yeux ouverts
Elles rêvent les jeux d’enfants jadis dans les gentianes
Dans la chaleur d’août, à l’ombre des chênes verts
Lorsque leurs tresses dansaient dans le jardin de Swann
Et lorsqu’elles étaient à Meaulnes fiancées,
Ou Emma Bovary , la princesse de Clèves
Et Anna Karénine, personnages effacés
Perdues depuis longtemps, dans l’enfance trop brève !
C’est tout ce qui leur reste, ces rêves romantiques
Promis par tout ces livres, ces amours magiques,
De ces temps lumineux ou dominait l’espoir !
Et dans leurs yeux noyés, passent des paysages
Visiteur, étranger à leurs pauvres histoires,
Ne les réveille pas, lors de ton passage !
Bobi 08.14
Euthanasie.
Les parois de ma vie sont lisses
Je m’y accroche mais je glisse
Lentement vers ma destinée !
(Aznavour)
La démarche lourde et lente, et puis les tremblements,
Et l’œil qui larmoie, la narine qui goutte,
La vue qui se dégrade, inexorablement,
Dans l’articulation, les douleurs de la goutte.
Les dents qui se déchaussent et qui se font la belle.
Les acouphènes siffleurs envahissent la tête
Quand vous ne captez plus que quelques décibels
Par vos vieilles oreilles désormais obsolètes !
Les artères qui se bouchent et le reste qui fuit,
Déjà sent le sépulcre, une haleine chargée !
Pourquoi donc prolonger les personnes âgées ?
Le temps qui devient fou, les jours qui s’enfuient,
On voit bien que les choses ne vont pas s’arranger
Il est temps de penser à une euthanasie !
Bobi 7/6/14
jeudi 8 mai 2014
La vie d'avant la vie.
Homme te souviens-tu de ce temps bienheureux
Cette vie utérine, Hélas ! Un peu trop brève,
Dans cette bulle rose où le fétus rêve
Protégé, entouré de mille soins amoureux.
Le meilleur de la vie c’est avant la naissance,
Et l’homme inconsciemment dans la quête éperdue
Du confort absolu, du paradis perdu,
Recherchera toujours ce temps de l’innocence.
Retrouver la douceur de la vie aquatique,
Le souvenir confus de ces mois de bonheur
Le confort douillet dans cette apesanteur
Bercés dans le clapot du liquide amniotique.
Bobi 03/14
Les vivants, les morts...
…….bercé de vos langueurs Ô lames …..
Longs courriers labourant des mers exotiques.
Matelots larmoyants, pleins de mélancolie.
Pleurant la fiancée demeurée au pays.
Mais prêt à la changer pour la belle asiatique.
Dans les bistrots des ports ils traînent leur ennui.
Vagabonds de la mer, ils ne voient rien du monde,
Seulement le décor, toujours les même blondes,
Toujours les mêmes brunes, toujours les belles de nuit !
Au large, leur univers, borné au bastingage,
A terre, à la recherche des étreintes vénales,
Puis de nouveau à bord, lent roulis, doux tangage !
Peut être cherchent-ils dans cette vie marginale
A fuir des terriens, l’existence banale,
Et bercés par la mer, rêver dans les sillages .
Bobi 03/14
L'île Elephantine.
….à Mme Desroche Noblecourt…
Première cataracte, barrage d’Assouan.
La noria des felouques dans le courant du Nil
Promène les touristes croisant le long d’une île :
De l’île Eléphantine, carrefour de l’Orient !
Au dessus, le royaume des pharaons noirs
Grand lac cher à Nasser, refuge du vol des grues
Réserve d’énergie, régulateur de crues
Distribuant en aval, l’eau par ses déversoirs.
Temple de Philae, dédié à Isis
Œuvre de Nectanébo dans ce bel oasis
Reconstruit sur l’îlot tout proche d’aquilquia
Pour le sauver des eaux, montantes du barrage.
Pour le plus grand plaisir du touriste qui a
Ce poème de pierre à joindre a son bagage.
Bobi Mai 2013
baucoup de bruit pour rien !
Ce cirque naturel de la chaîne Arabique
Au bord du fleuve Nil, au site d’Amarna,
Entre Thèbes et Menphis, ce grand désert plat,
Très loin de l’influence, du clergé Thébaïque.
C’est là q’Akenamon, pris nom : Akenaton,
Cherchant à imposer un culte monothéiste,
Contre les traditions d‘un peuple polythéiste
Il imposa alors comme Dieu unique : Aton !
La chose ne s’est pas faite alors sans conséquences
Résultat prévisible de cette inconséquence
Pour une génération un désordre absolu !
Pour le peuple, pour les prêtres, un crime odieux
Le seul vrai résultat d’une une idée saugrenue
Changer un graffiti au cartouche de son Dieu !
Bobi 02 .14
Expressions
Il n’avait pas toujours , la langue dans sa poche,
Et n’avait pas appris à la tourner sept fois,
Bien que mal embouché, on lui faisait reproche
D'avaler des couleuvres, dans sa gueule de bois !
Souvent lâchant les chiens, pour de bord virer ,
En brûlant ses vaisseaux, ruant des quatre fers,
Il savait de ce jeu, son épingle tirer,
Comme les bonnes intentions, ces pavés de l’enfer !
Chassant le naturel revenu au galop,
Avec les deux panards dans le même sabot,
Et tirant les marrons du feu, sans coup férir ,
Tiré à quatre épingles, il avait pris son pied,
En mordant la poussière, et sous cape, fait rire,
Et bien satisfait d’être, dans ses petits souliers !
Bobi 04.14
samedi 22 février 2014
LES TSIGANES.
…….on les trouvaient près des écluses….
Musique lancinante pour notaires en goguette
Débauche chromatique, langoureux glissandos
Une virtuosité, au goût de majorette
Pizzicati vulgaires, pour piliers de bistrots !
Un pseudo romantisme pour fêtards avinés
Mélangeant les langueurs du déprimé slavon
Au galop trépidant des chevaux affolés
Lancés dans une course contre le violon !
Tout est alors permis, même de jouer faux
Folklore débridé aux accents triomphaux
Evoquant les espaces enneigés de bohème
Dans les odeurs de schnaps de gin et de vodka ,
Où de tristes roulottes dispensent à ceux qui l’aime
La musique grelottante des balalaïkas .
Bobi 02.14
ESPANA.
Au temps des rois chrétiens, Ferdinand, Isabelle,
Quand les Dominicains géraient l’inquisition,
Quand musulman et juifs subissaient la « Question »
Que Cristobal Colon , cherchait des terres nouvelles.
Le Grand Inquisiteur , Thomas Torquemada,
Traque les » conversos », allume les bûchers.
La fumée étouffante de ces autodafés
Accompagne à Grenade, la loi de l’Alhambra.
Marranes et morisques sont chassés de l’Espagne.
Traqués dans la cité, traqués dans campagne,
Ils descendent dans le sud et traversent la mer
Cinq siècles sont passés, des juifs solidaires,
Vont pouvoir apporter, sans doute un peu amers,
Aux terres ancestrales, une aide salutaire !
Bobi 02.14
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