Quelques bouts rimés ...

Tout est dans tout... Et réciproquement !

dimanche 20 avril 2008

Brouage.

la mer, même à marée haute, est à l'aval de tout...(J.M. Gilory)

Brouage, citadelle au milieu des salines,
Offerte à l'attention du visiteur surpris
De trouver dans les terres, cet étrange réduit,
Poudrière, arsenal, caserne, forges marines !

Sous ses voûtes de pierre, élégamment voltige
Le rire de Marie, nièce de Mazarin
Mais aussi ses sanglots, et que le vent marin
Emporte vers Paris : Raison d'état oblige !

L'histoire de Marie est celle de ce bourg
Comme elle abandonné, oublié par la mer
Comme elle se desséchant, dans ses marais amers,
Sans eau, donc sans navire, sans espoir, sans amour !

Brouage que Richelieu occupa pour faire taire
Le schisme Huguenot, grouillant à La Rochelle.
Brouage qui vit naître un Champlain Samuel,
Brouage où furent occis des prêtres réfractaires !

Mais dans ce condensé d'architecture guerriere
La paix est revenue, ne reste que le reproche
Apporté par le vent de l'océan tout proche
De ce curieux divorce d'un port et de la mer !

Bobi 04.08.

vendredi 18 avril 2008

Naissance d'un royaume.


Que reste t-il, ami, à notre gentil dauphin,
Orléans, Beaugency, Notre Dame de Clery,
Vendôme, Vendôme.......


Comptine de l'enfance ! Les cloches de Cléry :
Ernestine, Marie, Gabrielle et Odile
L'égrènent sur quatre notes en ce beau mois d'avril
Lorsque roule la Loire au pont de Beaugency !

Vendôme, Orléans ! L'ombre de la pucelle
Hante encore ces lieux, la tombe de Louis
Sous les voûtes légères de l'ancienne abbaye
Témoignent du passé de la France immortelle !

Ici fut châtiée , des Godons, l'arrogance,
Par une jeune fille, par la foi des croyants.
Ici, Dieu même a pris un parti clairvoyant.
Ici, a pris naissance, le royaume de France.

Des cloches de Cléry au carillon de Reims
Où fut oint Charles sept, le si gentil dauphin.
De l'étendard de Jeanne à Bertran Dugesclin
S'est formée l'unité de toutes ces provinces.

Aujourd'hui la comptine tinte dans ma mémoire,
Regardant bouillonner le courant de la Loire
Je vois à Beaugency dans ce trouble miroir
Défiler sous mes yeux une parcelle d'Histoire !

Bobi 04.08.

mercredi 9 avril 2008

La baie des pictons



.....non pas la couleur mais la nuance ...

Pour habiter chez nous, il faut aimer la plaine
La plaine et le marais, il faut aimer la mer,
Mais plutôt que la mer son approche incertaine,
L'estran mal dessiné, rivages lagunaires.

Les couleurs de la côte sont des teintes lavées
Rien n'est bien défini, hormis le pictogramme
Ecrit par les bouchots, sans cesse répété
Et que la marée gomme, vivant vidéogramme !

Ce n'est pas la hollande ce n'est pas le japon
C'est la baie des pictons, l'anse de l'aiguillon,
C'est le pertuis breton, celui de maumusson,
C'est le pertuis d'antioche du côté d'oléron.

La couleur de l'eau qui baigne nos rivages,
Passe par toutes les nuances des verts et des bruns
Suivant l'heure de marée, la couleur de la plage,
Si le soleil est là, si le temps est chagrin.

Si vous n'êtes pas né, ici, prenez patience,
Il vous faudra du temps pour s'imprégner des charmes
Qu'inspire le plat pays, mais cette récompense
Si vous y parvenez, vous fait rendre les armes !

Bobi 17.11.07

dimanche 6 avril 2008

Le soutier.

.Un beau jour, sur un rafiot craquant de la coque au pont
Pour partir je travaillerai dans la soute à charbon....(Charles Aznavour)

J'ai, dans une autre vie, travaillé dans les soutes
Des grands transatlantiques, roulant le combustible
Des énormes chaudières, nourritures digestible
Pour ces grandes mangeuses : Steamer en "AVANT TOUTE "

Presque nu et poussant l'éternelle brouette,
Zébré de sombres raies, luisant de mille sueurs,
Chiffon autour du cou, dans l'épaisse touffeur,
La chaleur infernale, dans le mur de briquettes !

Spectacle digne de Dante, dernier rond de l'Enfer,
De quatre heures en quatre heures, ballet renouvelé,
Dont la scène s'élargit pendant la traversée,
Quand se vide la soute, qu'on stocke le mâchefer.

Tout est noir dans les fonds, noir le matériau,
Noir les poumons de l'homme, que silicose ruine.
Ce mineur de la mer, ce marin de la mine,
Polyvalent acteur d'un étrange carreau !

Dix étages au dessus, vers le soleil, là-haut,
Trempant dans la piscine, s'ébattent les nantis,
Fumant de gros cigares et buvant des anis.
Après on nous dira : Les hommes sont égaux !

Ce sont des boit-sans-soif, je ne suis pas amer,
Mes moments de bonheur sont chez moi sublimés,
Il faut être fourbu pour bien se reposer,
Il faut avoir eu chaud pour jouir d'un courant d'air !

Bobi 04.08.