Quelques bouts rimés ...

Tout est dans tout... Et réciproquement !

mercredi 24 décembre 2008

Noël

Les papistes exigent qu’en direct de Rome
La messe de minuit soit diffusée en somme
Pour leur propre usage à la télévision !
Le soir de Noël avec précision.

Les protestants protestent comme c’est leur devoir
Et veulent également que chacun puisse voir
Sur le petit écran un de leur sobre office
Et suivre d’un pasteur un prêche sans artifice.

Les anglicans réclament aux écrans britanniques
De Westmister Abbey un service identique.

Les chrétiens d’occident veulent une retransmission
De l’église Sainte Sophie, à la télévision
Le soir de Noël d’une messe orthodoxe .
Pour les slaves nombreux voilà un paradoxe
Qu’ils soient privés d’images.
Mais si satisfaction
Est donnée à chacun, c’est la saturation
Des écrans de télé pour la Nativité !

Et que nous reste-t-il à nous pauvres athées ?

Pour cette soirée de liesse réclamons une messe
Un office païen rempli de seins, de fesses.
Tenez : Le Crazy Horse ferait très bien l’affaire,
Sur la deuxième chaîne pour une soirée d’Enfer !


Bobi

samedi 20 décembre 2008

Zodiac : les sagittaires.



à Eugène


S’agit-il aujourd’hui de louer le sagittaire
Individu placide conçu en fin d' hiver.
Dans la chaleur des draps quand il n’est rien à faire
En dehors du devoir conjugal austère !


Certes, ceux qui sont conçus au plein cœur de l’été
Ou même au printemps, au joli moi de mai
Seraient le résultat de coïts débridés
Unions quasi faunesques, quand la nature renaît !


Il en est des humains comme des écoulements,
Certains ruisseaux placides se transforment en torrents,
D’autres rus turbulents se terminent en étang,
Seule compte la pente, affaire d’environnement !


Le spermatozoïde qui percute l’ovule
Se moque bien je crois du temps qu’il fait dehors
Il gagne le gros lot, ce qui compte d’abord
C’est se mettre à l’abri, dans cette capsule !


Ainsi je ne crois pas aux signes du zodiaque
Ce petit poisson là, pris parmi des milliards
Qui donc le choisit, si ce n’est le hasard ?
Un dans la multitude, au milieu du cloaque !


On ne peut faire l’impasse sur cette notion
Que la terre n’est rien d’autre qu’une grosse toupie
Son axe décrit un cône parfaitement défini,
Des équinoxes enfin, c’est la précession.


Mais puisqu’il faut ici louer les sagittaires
Nous dirons qu’en hiver, du sperme, la qualité
Est réputée meilleure et même en quantité,
Que pendant les saisons, chaudes ou caniculaires !



Bobi 12.08

lundi 15 décembre 2008

Discours de Dominique de Villepin à l'assemblée ..

Pâle, effrayant, pareil à l’aigle des nuées
Terrassant du regard son camp épouvanté
Dominique de Villepin s’écria : Lâcheté !


Lâcheté, gens de gauche aux convictions molles
Politiciens falots et dont le seul souci
Est d’être réélus, vos décisions folles,
Elites de ce parti aux ambitions rancies !
Me poussent à m’en aller :
.......................................Retournez chez vos femmes
Et quand elles vous diront : Mais où est Dominique ?
Direz baissant la tête, honteux, minables, infâmes
Nous nous sommes enfuis lors d’une polémique,
Si vite, si honteux et sans nous retourner,
Notre Premier ministre , nommé par le roi Jacques,
Nous ne savons plus bien, où nous l’avons laissé !
Je ne veux plus vous voir avec vos tètes à claques !

Ainsi parla Domi.
......................................Les pâtres dans les bois
Croyaient en l’entendant que c’était le tonnerre !
Les barons de la gauche figés en restaient cois
Straus Cahn et Fabius restaient les yeux à terre !

Soudain comme chacun demeurait interdit
Et qu’une nuée d’anges traversait l’hémicycle
Une belle jeune femme sortit des rangs et dit :
Que Dieu garde Jacquot dans sa forme olympique !

Vilepin fut surpris de ce ton d’assurance
Il regarda celle qui s’avançait et vit
Une femme qui avait le visage de la France !

Vêtue de probité candide et de coutil.
Que veux-tu ? Dit Domi et qu’est-ce qui t’émeut ?

Je veux dit Ségolène, (vous l’aviez reconnue),
Le Charente Poitou, ce que pas un ne veut !

Villepin plus rayonnant qu’un archange déchu
Lui dit : Et tu seras pour ce propos hautain
Ségolène du Poitou : Ségo à la main leste
Dispensatrice de claques et d’épées dans les reins.
Après tu châtieras les railleurs s’il en reste !
Et l’on te parlera de façon fort civile :
...................................................................Va fille !

Le lendemain Royale, avait pris la pastille !


Bobi d’après V.H.

mercredi 12 novembre 2008

Les enfonceurs de portes ouvertes.

La situation financière des nations
A provoqué partout prises de précautions
Faisant suite aux pratiques mafieuses des banquiers
Blocages des crédits, crise des usuriers
Chacun s’est renfermé dans sa tour d’ivoire
Ayant mis un panneau : Il n’y a rien à voir !
Circulez !
Sur la porte qu’il a bien refermée.
Et c’est là qu’est le drame.
...................................................Cette action provoquée
Par la crise monétaire a des effets pervers.
Dégâts collatéraux, dépressions sévères,
Auprès de cette ethnie d’allure romantique,
Détestant la violence et qui met en pratique
Le principe d’enfoncer, mais jamais dans le dur.

L’archétype du genre pourrait être Baladur,
Homme de consensus dont l’allure bonasse
A souvent désarmé de violentes menaces
Par sa passivité et son air cauteleux.

Allons me direz vous, qui sont ces malheureux
Qui vous voulez sauver ?
...............................................Vous l’avez deviné
Ce sont les enfonçeurs de portes non fermées
De portes ouvertes donc, celles qui ont disparues !

Alors là mon ami, j’en tombe sur le cul !
Donner aux enfonceurs, les portes innombrables
Qui s’ouvriraient sans doute pour ce geste admirable
Geste sans conséquence en plus, sans gravité
Laissant le matériel intact, la cavité
Laissée par l’enfoncement étant métaphysique
Ne léserait personne : Quel geste magnifique !

Les pauvres enfonceurs s’en donneraient à cœur joie.
Certains jours choisis, précisés par la voie
Des ‘ mas média’, pour que nul n’en ignore
Et s’aille fracasser l’épaule ou le pylore
Sur un huis clos.
................................Entre temps c’est bien sûr
Les portes seront fermées, étanches comme mur !

Ainsi seront enfin sauvés du désespoir
Les enfonçeurs de portes ouvertes, et la gloire
Sur vous rejaillira, un peu sur moi aussi.
L’un comme l’autre nous aurons gagné le paradis
Par notre bonne action, nous aurons mérité
Indulgence plénière, dûment certifiée
Par Benoît du seizième, qui a un potentiel
Grand enfonceur lui-même de la porte du Ciel.
.
.

Pour le retour des cendres de Mme PRIOU.

Ainsi puisque de toi, le temps a eu raison,
Je veux accompagner ce deuil d’une oraison :
.
Tu vas donc rejoindre ton mari et ta fille
Formant dans l’au-delà comme une autre famille
Qui va se compléter inexorablement !
Par d’autres à venir et naturellement
Se reconstituera comme dans un miroir,
La famille au complet, comme dans une histoire
 l’envers où les vieux arrivent en premier.
Mondes incompréhensibles ! Il faut se résigner
A jamais rien comprendre ni à l’un ni à l’autre !
Pour l’autre justement comme ces bons apôtres
Qui nous disent : acceptez les consolations
Que propose l’Eglise : la contemplation
De la Divinité !
..................................Assise sur ton nuage
Au bout de cinq minutes tu reprendrais l’ouvrage
Commencé ici-bas, mais enfin tu en sais
Là-dessus, c’est certain, plus que moi désormais.

Repose donc ici, dans ton urne de pierre
Auprès de ta famille en ce beau cimetière
De la région nantaise, dans ton village aux Couets.

Tes amis, tes parents formant cette assemblée
Ne sauraient trop tarder à venir te rejoindre
La durée d’une vie ici-bas est bien moindre
Que le temps d’un clin d’œil devant l’éternité !

Les Couets 08/11/08.

lundi 3 novembre 2008

Tousaint

et le siècle couler, sans qu'amis ni famille...


L'automne a habillé de gris
Les rues de la ville qui pleure,
Ainsi je reste compter les heures
En ma demeure qui sue l'ennui !

La Toussaint sur ce temps laisse
Une ambiance funèbre équivoque
La fête de tous les saints provoque
Le devoir de mémoire aux morts !

Le temps est adéquat en somme
Pour l'entretien des sépultures
Se projeter dans le futur :
Réfléchir au destin de l'homme.

Une fois par année suffit
A ce dangereux exercice.
En abuser serait propice
A une grave maladie.


.

Les cénobites.

Hypocrite lecteur, je vois ton oeil éteint
S'allumer à l'idée de poisseux calembours.
Ne compte pas sur moi, bien que par l'âge atteint,
Je suis resté candide et ce pesant humour
N'est pas dans mes façons ! Pourquoi les cénobites ?
Arrête de ricaner, point de sous-entendus !
Ce peuple philosophe, dans le désert habite.
Autour de Sodome ils s'étaient répandus.
C'est ainsi que Halin patriarche en la ville,
Fut recueilli par eux, après la destruction
De la cité maudite et de sa race vile !
Il reçu de ses hôtes une autre éducation
Qu'il répandit bientôt autour de la mer morte.
Dans les monts d'alentour il vécut en ermite
Et puis il y mourut, d'une rupture de l'aorte,
Et c'est là qu'enterré par les cénobites,
Tranquille il y repose. Mais qu'as-tu donc à rire?
Ironique lecteur ! Il fut canonisé
Par Grégoire le septième, mais on dut réécrire
Son nom pour l'occasion. Il fut intronisé
Sous celui d'Alanus consonance romaine !
Pourquoi rit-il encore ? Je t'inverti lecteur
Je ne supporte plus ces moqueries soudaines !
J'ai commis ce poulet pour les contradicteurs
Qui prétendent qu'il n'est pas de saint pour les Alain !
Nous en avons un bon ! Voila ! La preuve est faîte !
C'était un sodomite, il s'appelait Halin,
Il fut canonisé par ce bon Grégoire sept.


.

samedi 4 octobre 2008

APE

Je voudrais aujourd'hui désigner maintenant
Une bête redoutable, répandue sur nos plaines.
Inoffensive seule, en meute elle se déchaîne
Et sa proie favorite : c'est le corps enseignant.

Et en saignant ce corps devient inefficace.
Ces maîtres à penser, enfants de Jules Ferry,
Privés d'autorité par cette hémorragie
Auprès de nos enfants, ils y perdent la face !

Professeurs des écoles ! Seigneur ! Protège-les
De la folie aveugle des parents des élèves !

Bobi 10.08

lundi 22 septembre 2008

La belote.

Ils s'agitent, violents, comme des hommes en guerre
Levant leurs poings au ciel en beuglant des injures
Contre le mauvais sort qui chichement mesure
Leurs chances d'écraser l'impudent adversaire.

Leur sémantique obscure, formée de quelques mots
Qu'ils éructent sans cesse comme une litanie
Langage ésotérique, une cacophonie :
Dix de der ! Atout ! Ratatout ! Capot !!

Dans ta grande bonté, Seigneur ! Épargne nous
La promiscuité des joueurs de belote !



Bobi 09.08

La femme de ménage.

Dés qu'elle passe le seuil, vous n'êtes plus chez vous.
Brandissant le tuyau de son aspirateur,
Machine à faire le vide, qui le fait de bon coeur
Avec un bruit glouton, elle vous poursuit partout !

Moderne paradoxe, que cette femme porte
Nous la payons en somme pour nous persécuter,
Rapports masochistes dans cette société
Où un seul choix vous reste : c'est de prendre la porte !

Dans ta grande bonté Seigneur ! Protège nous,
De l'excessif zèle de la femme de ménage !

Bobi 09.08

jeudi 21 août 2008

To be or not to be...


.....où étiez-vous aux temps des pharaons ?


Naître ou ne pas naître...




Bobi 21.08.08

lundi 4 août 2008

Le bruit et l'odeur..



Levez vous orages désirés
....

J'ai, dans une autre vie été apothicaire
Je soignais mille maux, situation précaire
Qui exigeait alors d'avoir quelques succès
Faute de quoi vous étiez confronté au procès.

Je reçus un beau jour une forte luronne,
Qui me dit tout de go : Monsieur le savant homme,
Voici ce qui m'amène : Voyez-vous je flatule,
J'ai des gaz, mais en plus je me trouve ridicule
Car ils ne sentent pas et sont silencieux !
Depuis que je vous parle, j'en ai eu de nombreux
Passés inaperçus. A quoi sert-il docteur
De péter pour rien ? Si le bruit et l'odeur,
Tous deux sont confisqués !
. ................................................Chère madame, lui dis-je,
Voici quelques pilules qui feront des prodiges,
Revenez dans huit jours, nous en reparlerons !
Une semaine passe, comme tous nous passons.
Ma commère revient pleine de reconnaissance
Elle me baise les mains : C'est une renaissance !
Je les sens, criait-elle ! Ah ! Je les sens ! Docteur
Vous êtes un génie ! Humez la puanteur !
Et bien chère madame dis-je avec onction,
Je suis vraiment très fier de ma médication.
Maintenant qu'est soigné le conduit olfactif,
Nous allons déboucher le conduit auditif.

Bobi 08.08

vendredi 1 août 2008

Le petit cimetière




O mort O tombe pourquoi vous craindre ?
O mortels insensés, pourquoi vous plaindre
La mort mais c'est la liberté !
Qui prend son vol vers l'immortalité


Dans ce paisible endroit des ' hauts de saint Maurice '
Juste au bout de la rue dite des Quatrefages
Il est un cimetière où d'anciens sarcophages
Y côtoient les nouveaux, à tous terre propice !

Des arbres tout tordus y dispensent un peu d'ombre
Et les croix de guingois des tombes très anciennes
Créent un charmant désordre, ambiance Sulpicienne,
Humeur métaphysique chez ces morts en surnombre !

Le cimetière est plein. Il a même fallu
Pousser un peu les autres, pour un célèbre maire
Qui voulait être là. Sur une dalle claire
Sa profession de foi, en creux, peut être lue .

De célèbres défunts, lui servent de compagnons
Comme Eugène Fromentin ou cette jouvencelle
Qui fut raconte-t-on, la fille naturelle
D'un poète connu, anagramme de son nom !

Ô vous gens de Laleu qui avez eu la chance
Qu'un tel lieu existât et tout près de chez vous ,
Allez y méditer, il est ouvert pour tous
Si vous croyez en Dieu, faîtes-y repentance !

Si vous n'y croyez pas, lorsque les feuilles tombent
A l'automne, visitez ce très joli jardin
Il est si romantique, méditez ce quatrain
Que j'ai mis en exergue, trouvé sur une tombe.



Bobi 08.08

lundi 14 juillet 2008

La Repentie

Ô flots que vous savez de lugubres histoires ...


Nos rivages du ponant souvent furent envahis
Par des hordes levantines et que la mer arrête
Ce fut le cas sans doute, cette tribu défaite
Sur les rives du Rhin trouva chez nous abri.

Son chef Grim Hard avait été occis
Au cours des combats, et sa vaillante veuve
Traversa le pays. Dans cette dure épreuve
Fut aidée par Guilhem qui régnait sur l'Aunis.

Ce dernier lui baîlla le lieu-dit de l'Alleu
Terre déshéritée battue par vents et pluies
Juste en face d'une île, commandant un pertuis,
Pour de nombreux bateaux, passage hasardeux !

Les fortunes de mer étant leur seule ressource
Et pressés d'acquitter leur taxe de séjour
Ils en vinrent à aider, un peu, la mer, pour
Naufrager les navires et remplir leur bourse !

Pour ce faire ils pendaient au collier de leurs ânes
Des fanaux allumés, et qui se déplaçant
Simulaient des mouillages. Les marins survivants
Survivaient pas longtemps: Paix à leurs pauvres âmes !

Mais je t'entends d'ici Ô mon cher lecteur !
Touriste qui s'acquitte de son droit de passage
Au pont de l'île de Ré, sous un ciel sans nuage
"Il nous casse les pieds avec ses naufrageurs"

Mais de cette falaise , sur ta droite , pas très loin
La veuve Grim Hard de là haut s'est jetée
Après avoir trouvé sur la banche, égorgé
Son propre fils mort, naufragé par ses soins !

Pointe de la Repentie , sous la lune blafarde
Là, d'où part le pont qui coupe le pertuis
Lorsque descend la brume, en automne, la nuit,
Pleure le repentir de la veuve Grim Hard !.

Bobi 07.08.

mercredi 9 juillet 2008

Chanson de mer


Refrain:

Capelle la bitte, embraque le mou
Et largue la bosse, la mer est à nous !

Allons affronter autour du Fastnet
Une mer indigne, des vents de tempête
Nous verrons alors l'oiseau Béligou
Voler en arrière, ramant comme un fou !

Mais vive l'escale, les belles bretonnes
Filles de la côte, ces sacrées luronnes
Nous accueillerons avec gentillesse
Des femmes et du vin et à nous l'ivresse.

Adieu la terre, adieu les femmes
Notre seule amante, la mer nous réclame.
A doubler la pointe, à prendre le vent
Tribordais de quart, à veiller devant !

Quand je serai mort Ô vous mes amis
Je veux des poissons partager le lit !
Je veux qu'à leur tour, ils fassent ripaille,
Enfin rassemblés dans la grande baille !

Bobi 07.08.

lundi 9 juin 2008

D 633


.............à Cagli. Respectueusement.........


A huit heures du matin quai Cronstadt à Toulon
Tourne la noria des fiers canots major
Chargeant les officiers qui regagnent leur "bord",
Tandis que le soleil monte du Mourillon.

Le clairon va rythmer au long de la journée,
Les mouvements divers d'une flottille au port
Les "Garde à vous bâbord", "la berloque", "Sur le bord",
Que siffle sur deux notes le gabier de coupée.

Tels une meute sage les longs bâtiments gris,
Sont rangés côte à côte tout autour de la rade:
Marchands de mort subite, que seul le temps dégrade,
Ils semblent somnoler comme chats engourdis.

Et puis insidieux flottant entre deux eaux,
De sombres ombres noires glissent dans le liquide,
Prédateurs des grands fonds, faiseurs de génocides,
Force de dissuasion, "Joker" des amiraux !

L'après-midi s'écoule: Corvées des équipages,
Entraînement sportif et pour les fusiliers
Exercice de tir, et pour les pompiers
Exercice incendie, activités d'usage !

A cinq heures du soir, l'arsenal se vide.
Par ses trois portes coule un flot de matelots,
Qui vont aller remplir les rades de "Chicago"
Veillés par les patrouilles aux matraques avides !

Enfin revient le calme, se prépare le sommeil
On rentre les couleurs en rade de Toulon,
Quelques salves perdues, la plainte des clairons
Qui saluent chaque soir l'agonie du soleil.


Bobi 08.08

mercredi 21 mai 2008

Bois d'ébène.



....l'homme est un loup pour l'homme ...

Parqués dans l'entrepont comme des animaux,
Dans la chaleur épaisse des mers tropicales,
Allongés dans le noir, ceux du fond de la cale,
Croupissent dans le vomi de ceux qui sont plus haut !

Le temps est suspendu, quand dans le pot-au-noir,
Le vent ne cale plus le navire qui roule,
Ses vergues pendulantes au rythme de la houle,
Grincements des espars berçant leur désespoir !

Et puis le temps s'emballe lorsque dans l'ouragan
L'eau ruisselle et s'engouffre à travers la claire-voie,
Dans cette humidité où s'installe le froid,
Le prisonnier, de fièvre, frissonne sur son banc.

Chaque jour qui passe l'entraîne loin de l'Afrique,
Adieu ! sa savane aux multiples ressources
Pour la faim le gibier, pour la soif la source,
Pour l'amour ses femmes, dans la hutte conique !

De ce voyage là on ne peut revenir,
On sait bien que là-haut jamais le vent s'inverse
Voyage à sens unique, entrecoupé d'averses:
Il pleut sur son passé, noyant ses souvenirs.

Leurs chefs les ont vendus pour de la pacotille
Puis vendus à leur tour par des chefs plus puissants,
Iront grossir la foule de tous ces innocents,
Ceux qui croupissent là, au fond des écoutilles !

Péché contre l'espèce, l'homme asservissant l'homme.
Trafic triangulaire, fortune des armateurs,
Richesse de la Louisiane, des colonisateurs,
Qui firent de leur semblable une bête de somme !
.
Bouteille à la mer, et que je lance au soir
De ma vie. Peut être, s'échouera, au rivage
Virtuel de l'Histoire, pour porter témoignage.
Pour que l'on se souvienne de la traite des noirs !


Bobi 05.08.

lundi 19 mai 2008

La noyée de Nérac.

.....remember me ! remember me ! but forget my
fate..(Didon's death)



Connaissez-vous l'histoire de la belle Florette
Qui aux jeux de l'amour avec le jeunne Henri
Y gagna un bàtard et comme Ophélie
Se noyât en Baïse, au lieu-dit Nazareth !


Dans le très beau jardin des enfants de l'Albret
Qui se nomme aujour'hui : Parc de la Garenne ,
A été érigée une jolie fontaine
Où git une noyée sur un lit de galets.


Je me suis promené souvent dans ce jardin
Pour écouter les pleurs de la belle lingère:
Jeunes filles n'ayez pas la cuisse trop légère
Et n'essayez jamais de forcer le destin !


Les beaux contes de fées où l'on voit les soubrettes,
Epouser de beaux princes, sont des contes menteurs.
Ce sont pièges à filles pour vils séducteurs:
Souvenez-vous du drame de la pauvre Florette !


Elle est allée grossir la foule considérable
Des femmes délaissées : Buterfly Pinkerton,
La reine de Carthage, cette pauvre Didon,
Arianne et sa soeur, tragédies innombrables !


Si vous passez un jour dans la ville de Nérac,
Perdez quelques minutes, allez à la fontaine
Du parc de la garenne et consolez la peine
De la pauvre Florette vengée par Ravaillac.



Bobi 05.08

dimanche 11 mai 2008

ACADIE



pour quelques arpents de neige ......

Que reste-t-il ami, de ceux de nos rivages,
Qui sont partis un jour pour la nouvelle France ?
Aunissois, Saintongeais, gens remplis d'espérance,
Des arsenaux du Roi : Rochefort ou Brouage !

Le coeur plein de vaillance, ils emmenaient aussi
Ceux du marais pictave et l'art des aboiteaux.
Dans ce nouveau pays qu'ils gagneraient sur l'eau
Les prairies magnifiques de la belle Acadie.

Et puis est survenu le Grand Chambardement.
Monsieur Charles Laurence, vous êtes un vilain
D'avoir déporté ! D'avoir mis les Cajuns
Dans les bayous mortels de Nouvelle Orléans !

Dans le Nouveau Brunswick très peu sont retournés
Leurs descendants ravis reviennent pour revoir
Leur ancienne famille, pour faire un 'tintamarre'
Bien dans la tradition si bien enracinée.

Il faut bien célébrer l'union Québec-France,
Mais n'oublions jamais le drame d'Acadie
L'abandon par Louis de cette colonie,
Ne jetons pas le voile sur toute cette souffrance.

Nous qui cherchons partout raisons de repentir
Voila une occasion qu'il ne faut pas laisser
Et demandons pardon de ce traité d'Utrecht
Lâché par le monarque du plus puissant empire !

Bobi 05.08

dimanche 20 avril 2008

Brouage.

la mer, même à marée haute, est à l'aval de tout...(J.M. Gilory)

Brouage, citadelle au milieu des salines,
Offerte à l'attention du visiteur surpris
De trouver dans les terres, cet étrange réduit,
Poudrière, arsenal, caserne, forges marines !

Sous ses voûtes de pierre, élégamment voltige
Le rire de Marie, nièce de Mazarin
Mais aussi ses sanglots, et que le vent marin
Emporte vers Paris : Raison d'état oblige !

L'histoire de Marie est celle de ce bourg
Comme elle abandonné, oublié par la mer
Comme elle se desséchant, dans ses marais amers,
Sans eau, donc sans navire, sans espoir, sans amour !

Brouage que Richelieu occupa pour faire taire
Le schisme Huguenot, grouillant à La Rochelle.
Brouage qui vit naître un Champlain Samuel,
Brouage où furent occis des prêtres réfractaires !

Mais dans ce condensé d'architecture guerriere
La paix est revenue, ne reste que le reproche
Apporté par le vent de l'océan tout proche
De ce curieux divorce d'un port et de la mer !

Bobi 04.08.

vendredi 18 avril 2008

Naissance d'un royaume.


Que reste t-il, ami, à notre gentil dauphin,
Orléans, Beaugency, Notre Dame de Clery,
Vendôme, Vendôme.......


Comptine de l'enfance ! Les cloches de Cléry :
Ernestine, Marie, Gabrielle et Odile
L'égrènent sur quatre notes en ce beau mois d'avril
Lorsque roule la Loire au pont de Beaugency !

Vendôme, Orléans ! L'ombre de la pucelle
Hante encore ces lieux, la tombe de Louis
Sous les voûtes légères de l'ancienne abbaye
Témoignent du passé de la France immortelle !

Ici fut châtiée , des Godons, l'arrogance,
Par une jeune fille, par la foi des croyants.
Ici, Dieu même a pris un parti clairvoyant.
Ici, a pris naissance, le royaume de France.

Des cloches de Cléry au carillon de Reims
Où fut oint Charles sept, le si gentil dauphin.
De l'étendard de Jeanne à Bertran Dugesclin
S'est formée l'unité de toutes ces provinces.

Aujourd'hui la comptine tinte dans ma mémoire,
Regardant bouillonner le courant de la Loire
Je vois à Beaugency dans ce trouble miroir
Défiler sous mes yeux une parcelle d'Histoire !

Bobi 04.08.

mercredi 9 avril 2008

La baie des pictons



.....non pas la couleur mais la nuance ...

Pour habiter chez nous, il faut aimer la plaine
La plaine et le marais, il faut aimer la mer,
Mais plutôt que la mer son approche incertaine,
L'estran mal dessiné, rivages lagunaires.

Les couleurs de la côte sont des teintes lavées
Rien n'est bien défini, hormis le pictogramme
Ecrit par les bouchots, sans cesse répété
Et que la marée gomme, vivant vidéogramme !

Ce n'est pas la hollande ce n'est pas le japon
C'est la baie des pictons, l'anse de l'aiguillon,
C'est le pertuis breton, celui de maumusson,
C'est le pertuis d'antioche du côté d'oléron.

La couleur de l'eau qui baigne nos rivages,
Passe par toutes les nuances des verts et des bruns
Suivant l'heure de marée, la couleur de la plage,
Si le soleil est là, si le temps est chagrin.

Si vous n'êtes pas né, ici, prenez patience,
Il vous faudra du temps pour s'imprégner des charmes
Qu'inspire le plat pays, mais cette récompense
Si vous y parvenez, vous fait rendre les armes !

Bobi 17.11.07

dimanche 6 avril 2008

Le soutier.

.Un beau jour, sur un rafiot craquant de la coque au pont
Pour partir je travaillerai dans la soute à charbon....(Charles Aznavour)

J'ai, dans une autre vie, travaillé dans les soutes
Des grands transatlantiques, roulant le combustible
Des énormes chaudières, nourritures digestible
Pour ces grandes mangeuses : Steamer en "AVANT TOUTE "

Presque nu et poussant l'éternelle brouette,
Zébré de sombres raies, luisant de mille sueurs,
Chiffon autour du cou, dans l'épaisse touffeur,
La chaleur infernale, dans le mur de briquettes !

Spectacle digne de Dante, dernier rond de l'Enfer,
De quatre heures en quatre heures, ballet renouvelé,
Dont la scène s'élargit pendant la traversée,
Quand se vide la soute, qu'on stocke le mâchefer.

Tout est noir dans les fonds, noir le matériau,
Noir les poumons de l'homme, que silicose ruine.
Ce mineur de la mer, ce marin de la mine,
Polyvalent acteur d'un étrange carreau !

Dix étages au dessus, vers le soleil, là-haut,
Trempant dans la piscine, s'ébattent les nantis,
Fumant de gros cigares et buvant des anis.
Après on nous dira : Les hommes sont égaux !

Ce sont des boit-sans-soif, je ne suis pas amer,
Mes moments de bonheur sont chez moi sublimés,
Il faut être fourbu pour bien se reposer,
Il faut avoir eu chaud pour jouir d'un courant d'air !

Bobi 04.08.

jeudi 20 mars 2008

In mémoriam...

la mémoire de Chantal S...

Repose enfin ma soeur après ce long supplice
Et cette délivrance que tu as tant souhaitée
Peu importe par qui elle te fut apportée.
Gardons sur cette affaire un silence complice ...

Rappelons nous surtout, de ta simplicité
De ta voix raisonnable, de la simple exigence
De prendre en main ton sort, refuser la souffrance,
Mépriser l'impuissance de la société.

Bobi 20.03.08

samedi 15 mars 2008

La légende d'Ays.




de profondis clamavit ....



Quand la lune de septembre blanchit les toits d'ardoises,

Que blanchissent les vagues de la mer d'Iroise,

Que le vent de noroît soufle sur Ouessant,

Que la mer se déchire aux îles du ponant,

Que les goélands fous, criaillent, habités

Soi-disant par les âmes des marins trépassés,

Alors, des Birvideaux, sourd comme un cantique.

De la ville engloutie, de ses ruines antiques

Monte ce Requiem aux anciens habitants,

Cette messe des morts, du fond de l'océan.


Aux marées d'équinoxe, lorsque baissent les eaux,

Les trépassés d'Ays, pleurent aux Birvideaux !..
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vendredi 7 mars 2008

Le dernier cri.

Je joue d'un violon qui n'est pas à moi...
...On me l'a prêté...J'oublie quelquefois
Que je le rendrai...Le propriétaire
Viendra le chercher...Il le reprendra...

Qu'est-ce que je ferai à ce moment là ?...
Je dirai "merci"...Y a rien d'autre à faire...



...Mais je suis vexé... S'il me dit comme ça :
" Je t'en prête un autre"...
Il pourra courir !... Je n'en voudrai pas !


J.P. Lasmoles.
La Rochelle nov. 93

jeudi 28 février 2008

Sentinelles.


tuez les tous ! Dieu reconnaîtra les siens ....

Quand on va dans le sud là-bas vers Carcassonne
Sur la Languedocienne, on croise forcément
Ces géants de béton, d'un aspect effrayant
Et qui semblent garder la route de Narbonne.

Le regard rivé vers la chaîne rocheuse,
Sentinelles attentives ils semblent prévenir
Une invasion mauresque qui pourrait survenir
De ce monde d'ibères à l'humeur ombrageuse !

Peut être veillent-ils sur l'arche de l'alliance
Cachée dans le Razès par Alaric deux,
Les tables de la loi, le trésor des hébreux,
L'alliance de YAWEH, symbole d'allégeance,

Ou bien ne sont-ils pas ces chevaliers chrétiens,
Venus en languedoc réduire l'hérésie
Pour plaire à Innocent pape en Italie
Souvenez vous d'Arnaud, de son propos hautain !

Ce pourrait être aussi l'armée de Charlemagne
Inquiète de ne plus voir Roland et Olivier,
Suivre l'ost des francs, tous les preux chevaliers
Navrés à Roncevaux, par les basques d'espagne.

Impassibles ils sont là, et regardant rouler
D'un oeil indifférent les hordes estivales,
Après celles des Maures des Alains des Vandales,
Ils ont pris le parti de les laisser passer !

Bobi 02 .08.

vendredi 1 février 2008

Happy birthday to me.

à V.G.E.

Les rois s'en sont allés avec leurs chameaux,
Ils ont près de l'enfant déposé leurs présents :
L'or , l'encens et la myrrhe avec leur compliment
Aux parents ébahis : Beaux contes orientaux !

On a fêté ces rois en offrant des galettes
Ou plutôt des tourins, et pour savoir qui
Portera la couronne, dans la pâte on a mis
Une petite fêve, chez nous une mojette !

Et puis voiçi venue, la fête des lumières.
Ah bon me direz-vous enfin sont à l'honneur
Voltaire et ses amis, en cette Chandeleur !
Eh bien ! Non voyez-vous, cette fête cuisinière

Où on mange des crêpes, est encore biblique !
Son origine serait dans la présentation
De Jésus à son temple, la purification
De sa mère Marie : Légendes magnifiques !

Mais, si j'ai pris la plume en ce deux février,
Ce n'est pas pour parler de Jésus ou Marie,
Mais pour te rappeler lecteur mon ami :
C'est mon anniversaire ! Tu allais l'oublier !

Bobi 02.02.08




jeudi 24 janvier 2008

Les Cyprès.

Cyprès des cimetières, fidèles gardiens des morts !

Nuit et jour, ils sont là, figés, à la parade.

A dix pas d'intervalle, montant leur triste garde.
Caressés de soleil, ou cinglés par les pluies,
Ils observent les convois dans les allées fleuries,
Cheminant lentement, vers cet ultime port
Baigné d'immensité, qu'on appelle la Mort.

J.M.B. 29 décembre 1952.

dimanche 13 janvier 2008

Rentrée des classes.

Tous les ans en septembre, c'est une tragédie.
C'est la fin des vacances, et les petits garçons,
Pour la première fois désertent la maison,
Pour l'école maternelle, moderne garderie.

C'est à leur chère maman qu'est dévolu le rôle
De les accompagner jusqu'au sinistre endroit,
Accroché à son bras dans ce matin sournois,
La tête renversée contemplant son idole,

Il est un peu inquiet, mais n'a-t-elle pas dit:
Les dames sont très douces, et puis tu vas te faire
Plein de nouveaux amis, gentils, qui vont te plaire,
Et puis je serai là, je t'attends à midi !

Hélas ! Tout est mensonge, ici rien n'est Amour !
Ni la douceur des dames, un peu autoritaires,
Ni les gentils amis, comme lui solitaires,
Et maman est partie, peut être pour toujours !

Première trahison d'une femme tant aimée !

C'est au mois de septembre quand les arbres rougissent,
Que les petits garçons subitement grandissent,
Perdant leur innocence en ce jour de rentrée.


Bobi 01 08

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