Quelques bouts rimés ...

Tout est dans tout... Et réciproquement !

lundi 30 juillet 2007

Défense espèces disparition: Plaidoyer pour des Dinausaures !



O mort vieux capitaine...


A la fin de l'année est mis en extinction
Une espèce exotique qu'on connaît assez mal.
C'est un corps militaire de la Marine Royale
Et dont l'enseignement est la Sainte Mission.

Ces maîtres émérites avaient pour vocation
De former les marins qui sont sur nos vaisseaux.
Pas les navires gris, les autres beaucoup plus gros
Ceux que l'on aperçoit parfois sur l'horizon.

Ceux qui polluent la mer, ceux qui se cassent en deux
Et bien il y a des gens à bord savez-vous !
Et plus que vous croyez, et vous connaissez tous
Le plus fier d'entre-eux : C'est le maître après Dieu !

Mais il y en a d'autres, qu'on nomme l'équipage.
Formé de matelots de Machine et du Pont.
Et puis l'état major pour encadrer ces gens
Ce sont les officiers qui en ont l'apanage.

C'est notre clientèle à nous les professeurs
D'enseignement maritime, Colbert nous créa
Pour former ces marins, Chirac nous enterra
C'est bien triste quand même quelque chose qui meurt !

Quatre Écoles Nationales sises : à Saint Malo
A Nantes à Marseille au Havre, c'est fini !
Celles déjà fermées de Bordeaux de Paris
De Paimpol enfin, tout est tombé à l'eau !

Vous qui saviez le sec, qui saviez le mouillé,
Qui enseignez cette chose qu'on appelle Entropie !
L'intégrale de Clausius, et U égale R,I !
La méthode Saint Hilaire , Laplace ses transformées !

Théorème de Leblanc, plan complexe de Bode,
Plan de Black logique floue, fonction de transfert,
La transformée en Z, critère du revers,
Fourrier et ses échelons, phénomènes de mode.

Grands et petits rayons métacentriques,
Couple de redressement, gain de stabilité
Volume envahissable, centre de gravité,
Les carènes liquides, les moments quadratiques !

La contrainte tangentielle, la contrainte normale,
L'épure simplifiée de l'effort tranchant,
Et celle plus compliquée du moment fléchissant,
Calcul de la flèche à la double intégrale.

La chère dérivée du Moment Cinétique
Somme des réactions , forces de Corriolis.
Les Moments d'inertie, forces antagonistes
L'étude du Gyroscope, cet instrument magique !

Cycle Beau de Rochas, diagramme de Clapeyron,
Beaux gains de rendement, diagrammes Entropiques,
Cycles à resurchauffe, exploitation pratique.
Principe de Carnot et son inversion !

Et puis les matières molles, la réglementation,
L'inventeur de l'épave, Les Affaires Maritimes !
Leur administration et ce travail ultime :
Le Rapport d'avarie et sa rédaction.

Tout ça par un seul homme, et je n'ai pas tout dit.
Par qui croyez-vous donc remplacer ces géants,
Ces Encyclopédies, ces parfaits Enseignants,
Que leurs élèves nommaient les profs d'hydrographie !

Si c'est une épitaphe, qu'ici j'écris en vain,
Valeureux serviteurs de la chose Marine.
Délivreurs de brevets, aux envolées sublimes,
Reposez donc en paix, promoteurs de marins.

Le 'Colbert' aujourd'hui part pour la ferraille.
Moment prémonitoire, j'entends déjà sonner
Le glas de la Marine dans cette traversée
D'un bateau vers la mort, retour à son bercail.






Bobi 06 07

Défense espèces disparition:La mouche.


pour aprécier ce poème lire d'abord : le délicat sodomite.

Il est vrai que le sort à la mouche réservé,
Comme je l'ai décrit, ferait pleurer les pierres !
Je viens juste d'apprendre en buvant une bière
Que pour ce pauvre insecte, on peut en rajouter !

On peut en rajouter, me direz vous, est-ce possible ?
Après avoir subit la correction sévère
De l'horrible enculeur ! Au délicat diptère
Peut-on donc appliquer un tourment indicible ?

Indicible elle l'est, l'action du tourmenteur
Je la dirai quand même car je suis là pour ça :
L'horrible sodomite parfois cumulera
Les fonctions de pêcheur et celle d'ergoteur.

Dans le trou amorcé, glissera l'hameçon
Après l'avoir violée de la façon décrite,
Et l'offrant en pâture à la vorace truite
Se servira d'appât de cet être vivant !

Ô Dieux! connaissez-vous un destin plus affreux ?
Les tourments exemplaires comme ceux de Prométhée
Ne sont qu'amusements près de ceux infligés,
Subits par cette mouche, créature de Dieu !

Et le poisson surpris par ce fin stratagème
Quel sort sera le sien ? Sinon de retourner
Dans le clair ruisseau. Ce n'est pas pour manger
Que cet homme méchant attrape quelques brèmes.

Ainsi le sacrifice de notre pauvre amie
N'aura servi à rien, seule son ingestion
Comme pour le petit crabe, justifierait l'action
De l'homme qui a faim, oeuvrant pour sa survie.
Bobi 06 07.

dimanche 29 juillet 2007

Polémique VICTOR

La seule chose qu'on est sur de ne pas réussir, est celle qu'on ne tente pas ...



Sur la fonte de la glace autour de l'antarctique,

Victor a déclaré : Ceci n'est pas fatal !

Contredisant par là l'opinion générale

C'est ainsi que Victor ouvrit une polémique.




Bobi 08 07

Marketing moderne.





Eleveurs de lapins, commerçants équitables,

Ils testent un mélange sous forme de croquettes,

Bien propre à faire grossir l'arrière train de la bête,

Participant ainsi au développement du râble !







Bobi 01 08

Defense espèces disparition :Le redresseur de torts.

Son existence c'est vrai n'est pas trop menacée
Mais on a tellement, tellement besoin de lui !
Sinon tout serait tord et tout serait gauchi
Que son recrutement soit donc encouragé !

Où donc trouverons nous de nombreux volontaires
Dans cette majorité que l'on dit silencieuse ?
Furtive armée de l'ombre, contre celle pernicieuse
Des tordeurs de torts : Défense salutaire !

Car ce qui est tordu doit être redressé,
Et ce qui est gauchi il faut qu'on le foudroie
Le redresseur de torts blanchi sous le harnois
A cette juste cause devra se consacrer.

Sainte Beuve l'a couché dans des écrits perdus
Traitant de ce sujet, et souvent a cité
Des redresseurs fameux qui se sont distingués.
La Sainte avait raison et une fois de plus !

Défense espèces disparition : l'imparfait du subjonctif.

à Saint Ex......


Je veux encore ici l'attention attirer
Sur la disparition d'une formule désuète,
Jadis très employée par les jeunes coquettes,
Du Subjonctif enfin l'Imparfait menacé !

Imparfait je veux bien, qui serait sans défaut ?
Il faudrait qu'ils se lèvent pour qu'il témoignassent
Les fols contradicteurs et que grand bien leur fasse,
Seul le plus que parfait est forcément plus beau.

Et quand au subjonctif, sans doute il eut fallu
Que l'objectivité un jour le visita,
En corrigeant ainsi ces deux défauts on a :
Le beau plus que parfait objectif voulu !

Mais je craindrais ici que vous ne trichassiez
Car enfin transformer n'est pas justifier.
J'en convient malgré moi, il faut se résigner
Que de votre grammaire un jour vous le chassiez !

Pleurez doux grammairiens, car cette obsolescence
Devient inévitable ! Doux grammairiens pleurez !
Il a vécu ce temps que nous avons aimé
Par quoi comblerons nous le vide de cette absence.

Ainsi passent les choses, comme elles nous passons.
Revenez dans mille ans et voyez ce qui reste

De cette caravane entrevue dans l'Aurès,
Un matin de septembre là bas sur l'horizon.

Bobi 05.07

Défense espèces disparition: le petit crabe dans la moule.



Je tiens à dénoncer ici une infamie,
C'est le sort réservé au crabe dans la moule !

Pauvre bête condamnée par la gastronomie :
C'est le sort commun au peuple de la houle.
Mais oui ! Vous savez bien ! Ces crabes énervants,
Que vous ne mangez pas, et ce crabe bien cuit
Est donc mort pour rien, ce crime négligent
Doit être dénoncé : C'est un acte gratuit !
A t-on brûlée Jeanne d'Arc, ou l'a t-on fait bouillir ?
La deuxième solution est plus anglo-saxonne,
Pauvre crabe martyr, qu'elle façon de mourir !
Comme mourut notre Sainte.
Pour quelle raison en somme ?
Etait-il l'intrus, le voleur, l'allien ?
Ou était-il là depuis son plus jeune âge
Quelles que soient nos réponses, ces sanctions nous alliènnent
Elles sont toutes excessives : barbecue ou potage ..

Je veux que désormais chaque moule soit ouverte
Avant que d'être cuite, ou bien radiographiée
Ou toute autre méthode pour éviter la perte,
De ces crabes innocents : ces crabes assassinés !
Ce sont êtres vivants aussi bien que les phoques !
Baleines et dauphins trouvent des défenseurs,
Je sais vos arguments : c'est une idée loufoque !
Responsabilité du mytiliculteur !

Celui-çi devra donc par un moyen sans faille
S'assurer de l'absence du crabe dans le mollusque,
Et dans le cas contraire retourner à la baille
La moule avec son crabe.

Si la chose vous offusque,
Il faut vous engager et ceci par écrit
A déguster le petit crabe avec sa moule,
Apport de protéines, qui bien sur justifie,
Que vous mangiez les deux : comme l'oeuf et la poule.

samedi 28 juillet 2007

CHANTENAY

Les très vieux Nantais se souviendront et :
à Charlie .....


Ô Nantes, Trentemoult, Chantenay, ma mémoire !

J'avais moins de trente ans quand nous nous sommes connus,
Toi presque centenaire quand je t'ai secouru
Du trou de la Lisette à Trentemoult sur Loire.


Nous avons bourlingué sur la Sèvre et sur l'Erdre
Pendant quelques années. Nous avons vu Arzel,
Je t'avais décoré ma foi comme un bordel
Avec un harmonium et des tissus superbes !


Et puis par un beau jour, tu as fait des caprices,
Monté dessus le pré, joué avec les veaux,
Ruiné l'orgue d'église parti au fil de l'eau
De la folle Vilaine aux crues dévastatrices !


Alors je t'ai légué à mon ami Charlie,
Abîmé vieux navire par la guerre coloniale
Comme lui bateau perdu dans un monde infernal,
Tu as du commencer une lente agonie.


Voyant son impuissance ton dernier armateur
A su te confier à des mains tutélaires
Un Roquio est sauvé c'est ce qu'il fallait faire !
Nantes enfin se souvient de ses vieux serviteurs.


Et moi je te regarde lorsque je vais te voir
Rajeunir sous mes yeux, pendant que je vieillis
Immortel Chantenay te voilà reparti
Pour une autre bordée, Ô Nantes, ma mémoire !

Defense espèces disparition :Le délicat sodomite.


Je veux tirer ici de l'alarme le cordon,
Pour la disparition d'une espèce menacée,
Il s'agit d'un concept jadis utilisé,
Pour définir un homme légèrement tatillon.

La rhétorique moderne utilise d'autres termes,
Et qui ont en commun la contradiction,
Beaucoup de mauvaise foi, la suspicion,
La recherche du détail poussée jusqu'à l'extrême.

Mais l'espèce d'origine portait un autre nom,
Et dont l'activité a condamné l'usage,
Délicat sodomite l'insupportable image
D'un diptère martyr, l'odieux accouplement !

C'est pourquoi l'expression n'est plus dans notre bouche
Parce qu'elle nous évoque un spectacle affligeant.
Il s'agit de remettre à la mode maintenant,
Cette espèce disparue c'est : l'enculeur de mouches !!!
.
.
Bobi

mardi 24 juillet 2007

L'orpheline.



Je n'ai jamais connu le visage de ma mère
Et je ne souhaite pas désormais le connaître.
Ses traits selon l'humeur peuvent à mon gré renaître,
Sous la forme désirée d'une image éphémère.

Je peux la faire au choix ou blonde ou rousse ou brune.
Je peux la faire grande aux jambes élancées.
Je peux la voir petite et au nez retroussé.
Je peux la faire floue, une ombre dans la brume.

Mais bien sur je la vois très grande et blonde aussi.
Et belle forcément, avec des yeux très noirs,
Et une voix très douce qui chante dans ma mémoire
Des comptines d'enfants de la vieille Russie.

J'échappe à cette horreur de voir se défaire
Sous mes yeux, impuissant, l'image d'un être aimé,
Et voir mon reflet peu à peu remplacé
A vingt ans d'intervalle par celui de ma mère.

Mais tout le monde n'a pas la chance d'être orpheline,
Il y a du positif dans toute tragédie,
J'ai choisi comme exemple dans cette poésie

La perte de ma mère lorsque j'étais gamine.

Bobi 04.07

samedi 21 juillet 2007

LA ROCHELLE


...the quintescence of french spirit ...

Perle de l'océan, cachée derrière tes îles,
Havre à mi-chemin des deux Finistères,
Seul port en eau profonde, refuge salutaire,
Navires à passagers, une escale facile !

Centre de la plaisance et pour tout l'atlantique,
Pépinière d'architectes créateurs de chantiers,
Faculté de la mer, vocations assurées,
Futurs challengeurs de la coupe Amérique !

Port de pêche important pour son activité
De redistribution du poisson de Bretagne,
Criée devant servir aux bateaux de l'Espagne
Cette innovation devrait se justifier !

Placée tout à côté des bassins de Marennes
Des bassins de Charron, Esnandes et autres lieux,
Producteurs de moules et d'huîtres, généreux,
Côte conchylicole aux ressources pérennes.

Et puis ses environs qui sont si pleins de charmes.
La côte de Vendée et la verte Venise,
Rochefort, Brouage, Fouras, Royan, Soubise,
Les îles d'Oléron, d'Aix et Ré, l'île Madame !

Et puis on peut rêver, le jour ou on voudra,
Faire de la Rochelle un joli port fluvial,
Le plus gros de l'ouvrage est fait car le canal
La Rochelle- Marans existe dores et déjà.

Et sa population toujours si diverse .
Ses rochelais de souche bien souvent Protestants,
Ses marchands de légumes et de fruits Catalans,
Réfugiés en trente six d'une guerre funeste !

Ses Bretons pour la pêche, et puis ces survenus,
Qui charmés par la ville y passent leur retraite
Et même venu du nord un norvégien peut-être,
Inventa le 'boulet' , vous l'avez reconnu !

Je pense à mes parents venus à la Rochelle
Créant le quartier grec petit ghetto breton,
Les femmes avec leurs coiffes, les hommes en pantalons
A patte d'éléphant, leur casquette éternelle !

S'ils ont choisi ce lieu, c'est bien pour qu'un beau jour,
Un de leurs descendants, puisse fort humblement,
Y chanter ses attraits ce qu'il fait maintenant.
La Rochelle Ô ma ville, que j'aimerai toujours
.
.
Bobi.
.

Biographie de Bernard Giraudeau :
http://www.monsieur-biographie.com/celebrite/biographie/bernard giraudeau-3133.php
.

jeudi 19 juillet 2007

Canal des deux mers


Le canal des deux mers ! Qui saura raconter
Ce que firent ces hommes ? Ce long escalier
Montant de l'atlantique au bief de partage,
Canal latéral au fleuve toujours sauvage
Qui s'appelle Garonne. Ayant passé Toulouse
Il se hisse enfin au seuil de Naurouse,
Puis commence la descente vers la mer secrète:
La méditerranée, jusqu'au beau port de Sète.
Au cours de ce périple où coule le long serpent
Traversant le pays sur dix départements,
De nombreux paysages aux yeux sont proposés :
Paysages toscans à travers les trouées
Des rangées de platanes, colonnes espacées,
Dans ce temple de feuilles aux parfums opiacés.

Soleil du matin dans l'axe du canal,
Fantasmagorie d'ombres du règne végétal
Porte ouverte sur l'orient aux multiples promesses .
Espoirs souvent déçus, école de sagesse,
Dans la manoeuvre simple des bateaux fréquentant
Les nombreuses écluses, montants et descendants,
Substituts du cap Horn, rêves de capitaines !
Des chansons de marins soulignent leurs fredaines.
Bassins olivoïdes chers à Monsieur Riquet
Simples, doubles ou triples, volumes imbriqués.
Gain ou perte de cote : Perdant et Avalant,
Certains contrebordiers et d'autres trématants.

Escale de midi, sous une ombre changeante,
Ressource des platanes aux branches débordantes,
Beaux arbres centenaires rangés en sentinelles
Se touchant vers le haut faisant comme un tunnel,
Ils vont se dédoublant dans le reflet de l'eau
Miroir qu'une risée peut ternir aussitôt.

Puis l'escale du soir choisie avec soin
Pour sa tranquillité tout au bord du chemin,
Le soleil se couchant dans l'axe du chenal,
Du vert Nil de l'eau calme, au vert anis très pâle,
Vert plus sombre vers l'ouest, porte ouvrant sur la nuit,
Longues soirées de Juin dans le calme et l'oubli.

A ceux qui sous le règne de Louis le Quatorzième,
Ont mérité qu'un jour j'écrive ce poème,
Monsieur Riquet d'abord, pour sa ténacité,
Monsieur Colbert aussi : Qu'ils en soient remerciés !

La Drague


...aux vieux Rochelais...

Vieux rafiot déglingué à la cheminée jaune,
Frappé de l'ancre noire des Ponts et des Chaussées,
Je te vois et t'entends au temps où tes godets,
Remontaient, ruisselants, une aquatique faune.

Ton profil dentelé comme le dos d'un dragon,
Tes plaintes déchirantes d'une bête blessée,
Faisaient penser à l'hôte du loch Ness écossais,
Nessie de la Rochelle gisant vers le bastion.

Quand ta silhouette sombre se fondait au couchant,
Se détachant derrière un soleil hivernal,
On croyait voir sortir de l'onde, dans le chenal,
Un Nautilus étrange, là-bas vers le Bout Blanc !

Et moi je te regrette et souffre de te voir,
Coulé à la Palice dans la base sous-marine,
Tu serais le joyau du Musée Maritime.
Pour la drague à godet : Une lueur d'espoir !
Bobi 07 07

mercredi 18 juillet 2007

Un bateau nommé Ankou.


à Christian resté en route cette nuit là ...

Le grand paquebot noir appareille pour la nuit.
Les plateaux des repas sont tous débarrassés,
Les drogues pour dormir sont bien distribuées
Aux patients turbulents : Sommeil garanti !

Désormais le vaisseau navigue dans le noir.
Chichement éclairées de lumières blafardes
Les coursives sont vides, à part quelques gardes,
A moities endormies veillent sur ce grand dortoir.

Le silence est troublé par le bruit des dormeurs,
Gémissements de douleur aussitôt étouffés,
Ronflements de patients au sommeil agité,
Derniers souffles discrets de pauvres gens qui meurent .

A sept heures du matin le bâtiment murmure,
D'abord c'est l'arrivée du personnel de jour.
Puis les chariots cliquettent, infirmières autour,
Prenant du sang à jeun, tension, température.

Lors le bruit va croissant jusqu'à son paroxysme
Le petit déjeuner distribué à neuf heures,
Ensuite tout se calme, on va dans la ferveur,
Préparer la 'Visite' vécue comme un séisme !

Enfin c'est la grand-messe le groupe d'hommes en blanc
Dans un grand brouhaha progresse dans le couloir,
Valse de blouses blanches sentences péremptoires,
Notées avec grand soin par tous les étudiants.

De l'auguste orifice tombent les diagnostics
Assez vagues toutefois pour n'être pas contredits.
Mandarins tout puissants qui firent mai soixante huit,
Qui en sont revenus , ou sont jamais partis !

Mais après leur départ le silence retombe
Comme une parenthèse dans cette agitation .
Moment de réflexion, moment de dépression,
Le navire se ferme alors comme une tombe.

Ce répit est rompu par le grand déjeuner.
Pour le manque d'appétit, promesses de sévices !
Le verbe haut des femmes préposées au service,
Apporte de la vie à ce monde alité.

L'après-midi se passe dans le long va et vient
Des familles en visite sagement entassées
Au chevet du malade, certainement flatté
De ce vedettariat, inquiétant néanmoins !

Et puis ils s'en iront faisant beaucoup de bruit,
Le dernier repas pris dans un monde tranquille,
Et dans le crépuscule qui tombe sur la ville,
Le grand paquebot noir appareille pour la nuit.

Bob
: Nantes le 07/07/07

mardi 17 juillet 2007

ERIN.

'and I shall have some peace there...'


Peuple élevant des stèles à la famine
Plutôt que de nommer clairement l'affameur,
Terre de résignation où tes habitants meurent,
De spleen et de bière noire dans les pubs d'Erin.

Ô patrie du grand Yeats gisant à Inisfree,
Ta terre à donnée au monde tant de talents !
Patrie de James Joyce réinventeur du temps.
'Dans la mer d'Irlande, Ô beau diamant serti !'

Race celte qui toujours chercha un adversaire,
Ceux qui veulent être anglais et ceux qui s'en défendent,
Ceux qui refusent Rome et ceux qui en dépendent,
Orangistes, Sinn-Fein, leur sang rougit ta terre !

Même ta terre brûle dans tes maisons de pierre
Trouveras-tu un jour cette sérénité,
Et cet apaisement que l'on peut écouter,
Dans ta musique triste et nostalgique et fière .

Mélancolie.




Lorsque l'automne est là, que le temps est chagrin,
Que la pluie et la brume ont élu domicile,
Dans mon cerveau calmé, indolent et docile
Derrière la vitre close, tapi, les yeux éteints :
Je te salue mélancolie !

Lorsque l'hiver survient, que le temps est brutal
Que le vent se déchaîne aux créneaux dentelés,
Que la mer glauque est folle, sauvagement poussée,
Réfugié, protégé des violences boréales :
Je te salue mélancolie !

Quand la neige s'entasse aux portes du logis,
Que la nuit bleue figée dans un froid transparent
S'éternise, laissant un jour tremblotant,
Devant l'âtre ronflant, emmitouflé, ravi :
Je te salue mélancolie !

Quand au cours de l'année, la nature évolue
Vers le renouveau d'un printemps dissolu
Et vivant cette fête désormais en exclu
Monte la nostalgie de ces temps révolus
Je te salue mélancolie !

Mais même si le soleil joue une symphonie
Cet état d'indolence que je trouve adéquat
Où le regret domine, mais le regret de quoi ?
Dans ce rêve imprécis où je me réfugie :
Je te salue mélancolie .
Bobi

lundi 16 juillet 2007

Bonne année 2007




Puisque voici venue l'aube du nouvel an,
Méditons un instant sur cet anniversaire
Du trajet elliptique de notre chère terre,
Autour de son étoile, axe instable, changeant.

Car le soleil dérive avec la galaxie,
Vers l'amas de la Vierge et le Grand Attracteur.
Du grand bal sidéral solitaire valseur
Aux fiancées multiples, dont la terre fait partie.

Qu'est-ce donc qu'une année ? Le temps d'un tour de piste
Autour de notre étoile ! Mais qu'est-ce donc le temps ?
Immuable pour nos pères, désormais fluctuant,
Le temps est une flèche au vol relativiste.

Décochée de nulle part, en même temps d'ailleurs,
Et décochée par qui ? Par l'Etre indicible !
Où donc était l'archer et où donc est la cible ?
Mais souhaitons-nous quand même tous nos voeux de bonheur.

Mais soyons exhaustifs dans cette recherche ultime
Parlons du temps de Planck, de l'espace associé
Méditons un instant cette singularité,
Partout et nulle part : Définition divine !

Dieu se cacherait-il dedans ces micro bulles
Où le temps et l'espace ne sont plus mesurables !
Un néant de néant quantités innombrables,
Qui liées créent ce monde où l'homme déambule.

Mais à propos de bulles et vous m'avez compris,
Non pas celles du Pape mais celles de nos champagnes,
Désoiffant à l'envi compagnons et compagnes,
Buvons à 2007 ! Et buvons à la Vie !


Bobi 01 01 2007

Les solitaires


'panem et circences'

Ils sont de vrais marins, ça c'est indiscutable,
Et ils sont intrépides, cela est vrai aussi,
Comme des toreros ils peuvent jeter leur vie,
Dans l'arène de la mer pour un prix équitable.

Le jour du départ on les voit à leur barre
Citer les noms glorieux des sponsors qui les payent,
C'est à cela que sert cette fête à la Popeye
Les marchands de jambon, de parfums , grand bazar !

Et puis ils disparaissent, on ne les verra plus
Ils foncent dans l'océan à des vitesses folles,
Sans personne à la barre et chacun joue son rôle
Celui-ci veut gagner, l'autre a déjà perdu !

Société décadente qui fait de ces exclus
Ces gladiateurs modernes, qui avant de partir,
Devraient hurler ensemble : 'Mais avant de mourir
Ceux qui vont se noyer Bourgeois, Ils te saluent !'

Car quand la mer a décidé de nettoyer
Ces étranges insectes qui souillent sa surface
Sa colère ne trouve pas de limite qui fasse
Qu'à ce grand nettoyage on puisse échapper.

Alors l'océan commence 'staccato'
Se nourrissant sans cesse de sa propre démence
Houle cycloïdale en pleine résonance
Et la mer déferlante et le vent 'crescendo '.

C'est alors qu'elle frappe et encore et encore
Assommé par la vague les yeux brûlés de sel
Le marin et la mer jouent à ce jeu cruel,
A chat et à souris, mais le prix c'est la mort !

Et ce sont vos enfants qui dans ce jeu pervers
Iront rejoindre un jour les morts par milliers
Des cimetières bretons, pécheurs et long-courriers
Qui ne font pas rêver : Ceux des 'Péris en mer '.
Bobi 07 07.

Bridge

à moi il me fend le coeur et à toi il ne te fais rien ?


Je sais un jeu finaud qui à quatre se joue,
Avec des vignettes qui joliment répliquent,
Des trèfles des carreaux des coeurs et des piques,
Une Cour virtuelle où l'intrigue se noue.

Il y a deux équipes formées d'octogénaires,
L'une prétend faire des plis que l'autre lui dénie.
Il faut donc avant tout par un tour de magie,
Connaître du mieux qu'on peut le jeu du partenaire.

Une proposition sort de ce rapport,
On dit donc qu'une équipe a gagné les annonces
C'est alors que le jeu de la carte commence,
L'un des joueurs étale son jeu : c'est le Mort !

Son partenaire alors réalise le contrat.
Si il y réussit il est récompensé ,
Par l'attribution de points réglementés.
Par contre s'il échoue, l'inverse s'imposera !

Le but de ce jeu et vous l'avez compris :
Il s'agit d'humilier l'équipe qui vous contre,
Mais si vous le pouvez au cours de la rencontre,
Votre cher partenaire vous l'humiliez aussi !

Vous restez sur les quatre le roi de la partie,
Si vous réussissez ces deux propositions.
Mais vous voulez savoir, ce jeu quel est son nom ?
En anglais c'est le bridge, mais en français, aussi.

Bobi 06 07.

dimanche 15 juillet 2007

Les nonnes


AMDG

Le meilleur de leur vie, c'est l'appel du Seigneur,
Avouée aux parents, c'est la joie au logis !
On devient l'héroïne et on se réjouit,

Du lâche soulagement de ses chers géniteurs.

C'est un fille de casée. L'intérêt qu'on suscite
S'étend dans la famille et la prise de voile
Est comme un mariage, c'est là que se dévoile
L'avenir promis à la pauvre petite.

La vie coule sans laisser de marque plus durable
Qu'une trace de craie sur le vieux tableau noir,
Ou que l'écho mourant dans le grand réfectoire
D'un 'Bénédicité' au sens indémodable.

Leur visage toujours grave et leurs traits immobiles
Cachent leurs frustrations et gomment leurs fantasmes,
Leurs rêves érotiques et l'absence d'orgasmes :
'La froide majesté de la femme stérile '

Et puis vient la retraite et on fait le bilan.
L'oeuvre de toute une vie, dont le produit en somme
Financera les fastes de la clique de Rome
On se retrouvera trahi, floué, perdant.

Ensuite, quel autre choix ont-elles, que celui
Qui consiste à aider les vieilles qui les précèdent ?
Puis doucement glisser à leur place, on s'aide
Mutuellement à mourir sans bruit.
Bobi 07 07.

Little boy




Un soleil rouge et or semblable à un drapeau.
Le petit garçon dort, tranquille dans la soute,
Il est huit heure deux, ce six du mois d'août,
De l'année quarante cinq, et il va faire beau.

Léger vent du matin. Seul un bourdonnement,
Trouble la sérénité de la ville qui s'éveille.
Un avion si haut qu'il faut prêter l'oreille
Au bruit de ses moteurs, approche lentement.

Sur son cockpit blanc est peint son nom: Enola,
C'est le prénom aimé de la mère du pilote,
Il est huit heure seize à l'aiguille qui trotte,
La ville qu'il survole s'appelle Hiroshima !

L'aiguille bouge encore cinq fois et c'est l'enfer,
Au dessus de la ville, l'enfant s'est réveillé,
Son coeur tel un soleil d'un million de degrés,
Dispense des torrents de rayons nucléaires !

Holocauste sacré ! L'empereur déifié,
Aura son sacrifice dans ce creuset impur,
Rayonnement infra rouge qui laisse sur le mur
L'ombre portée de l'homme au corps gazéifié !

Ô morts d'Hiroshima, morts de Nagasaki,
Vous auriez préféré la fin du samouraï
S'écrasant sur le pont dans un dernier Banzaï !
Entrainant dans la mort l'équipage ennemi.

Mais votre sacrifice, délivrait un message,
Pour nous tous, cette horreur a servi de leçon.
La paix par la Terreur pour une génération,
Celle du petit garçon qui vous fait cet hommage
!

Bobi's 07 07

Déclaration !


à mon épouse

Ton regard furibond qui lance des éclairs
Ton mépris affiché pour ton pauvre mari,
Qui beaucoup t'a déçue tout au long de sa vie
Grimace désabusée, sourire un peu amer.

J'entends se déverser une marée de haine,
Tes hurlements éteignent même le bruit de la mer !
Dans cette logorrhée violente comme tonnerre
Tes vociférations contre moi se déchaînent.

Tes gesticulations autour de moi dessinent
Un mur dangereux qu'il ne faut pas franchir.
Tes caresses sont pleines de griffes qui déchirent
Attention au contact ! Volonté assassine !

Mais je vois dans tes yeux que tu m'aimes encore,
Mais j'entends dans ta voix que tu m'aimes encore,
Mais je sens dans ton geste que tu m'aimes encore,
Si tu ne m'aimais plus je serais déja mort
!
Bobi 07 07.

Groix.

Les optimistes disent : Qui voit Groix voit sa joie!
Ce sont ceux qui venant du nord ont échappé
A la mer d'Iroise. Ils sont donc sauvés
Et les flots dépités voient s'échapper leur proie !

Les pessimistes disent : Qui voit Groix voit sa croix !
Ce sont ceux qui venant du sud sentent surgir
Avec l'enfer du Raz, la pensée de mourir.
La furie de la mer se déchaîner parfois !

Ainsi l'île de Groix peut être douce ou violente
Paradis en été et enfer en hiver.
Il en est de ses fils de la même manière,
Abord un peu rugueux, humeur souvent changeante.

Leur accent est chantant comme une litanie.
Il est plein de soleil, mais un soleil voilé,
Comme un beau jour de mars, comme une giboulée,
Quand lumière et brouillard cohabitent aussi.

Cette musique-là je ne m'en lasse pas.
C'est celle qui berça ma jeunesse émigrée,
Cet accent groisillon que j'aimais imiter,
C'est la voix des anciens que la vie exila.

Bobi 06 07.

L'abominable vieillard.

Avant que de mourir, je veux qu'on me déteste,
Et qu'il n'y ait personne à mon enterrement.
Ou plutôt qu'on y trouve une foule de gens
Venus pour s'esbaudir de cette fin funeste.

J'envie les grands méchants dont la mort annoncée
A réjoui le monde comme celle de Franco
Ou celle de Sadam, ou celle de Castro
Ces agonies superbes, par tous saluées !

Et quel plus beau cadeau peut-on faire à ses proches
Que de quitter la vie sans provoquer chagrin ?
Et même si possible susciter aussi bien
La franche hilarité, la fête, la bamboche !

Pour le temps qui me reste, je vais donc m'efforcer
D'être un insupportable cacochyme vieillard
Toujours à ronchonner jamais content braillard
Je peux y arriver je crois et sans forcer !


Bobi.

samedi 14 juillet 2007

Eternité Néant !


to die to sleep, perhaps to dream...

Ô toi Nosfératu, fantôme de la nuit
Personnage gothique, dis-nous la vérité
Toi qui sais les secrets de la mort de la vie:
Bien pire que la mort est l'immortalité ?

Tu existais déjà au temps des pharaons
Et tu existeras quand nous serons partis,
Dans un ennui profond se déroulent tes nuits,
Et le jour tu attends caché dans ton caisson !

Mais à nous les vivants, quel choix nous est donné ?
On nous avait promis une immortalité
Dans la contemplation de la divinité,
Un pari imbécile où la donne est truquée !

Le Néant ou l'Ennui, mortel, inconcevable,
Et la métempsycose n'est-ce pas déguisée
Une forme vicieuse de l'immortalité ?
Végétal, animal, destin épouvantable !

Mais s'abîmer aussi, revenir au Néant
Après avoir été, était-ce donc un leurre ?
Etait-ce un cauchemar ? Mais où est le dormeur ?
Rêvera-t-il encore ? Si oui, jusques à quand ?

La condition humaine c'est l'horreur absolue,
Et nous voulons pourtant malgré tout exister,
On sait ce que l'on quitte, mais que va-t-on trouver ?
Éternité ? Néant ? Il n'est point d'autre issue !

Bobi 07 06

vendredi 13 juillet 2007

Bonzaï


Petit arbre martyr, compassion sincère
Pour toutes les souffrances qui te firent arbre nain.
Cependant tu simules dans mon petit jardin,
L'image d'une forêt plusieurs fois centenaire !

Ton environnement avec soin distribué,
Montre bien que c'est toi le clou de ce spectacle.
La poterie précieuse qui sert de réceptacle,
A la mote cramponnée comme au noyé sa bouée.

L'anorexie forcée où tu es maintenu,
Est avec ta structure sauvagement twistée,
Les éléments qui font avec l'âge avancé,
Paradoxalement, chez toi, la plus-value !

Ainsi ce qui chez l'homme est cause de souci,
Participe ici à l'ultime splendeur,
Dans la perfection de l'objet de valeur,
De la chose accomplie, bonzaï mon ami !
Bobi 06 07.

L'enfer c'est la mémoire.


Bienheureux les pauvres en esprit ....

Lorsqu'Adam fut chassé du paradis terrestre
Et qu'à l'est d'Eden il se fut retiré
Dieu lui fit en cadeau pour sa curiosité
La mémoire du passé, punition funeste !

Heureux le poisson rouge dans sa maison sphérique
Féerie lumineuse sans cesse renouvelée
Camaïeu de couleurs dans son prisme courbé
État d'apesanteur, rêve psychédélique !

Car le poisson oublie tout ce qui s'est passé
Il découvre sans cesse un nouveau paysage
La mémoire lui manque, bienheureux personnage
Du péché d'origine, il en fut écarté.

Car sans la mémoire le temps n'existe pas,
Et sans le temps, n'existe pas non plus l'éternité.
Les morts sans mémoire ont peut-être retrouvé
Le paradis perdu au delà du trépas
!

Bobi. 02.07

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