Quelques bouts rimés ...
mercredi 26 décembre 2007
Où il est proposé des agapes pour l'orgie de fin d'année
Pour clore cette année et pour débuter l'autre,
Que souhaitez-vous manger, manants ?
Que souhaitez-vous ?
Bayerais-je ces bailleuses qu'on trouve sur nos côtes ?
Et que vous gobez crues ! Voulez-vous en gober ?
Vous en goberez donc !
D'autres bailleuses plus rondes pêchées à Saint Jacut,
Savamment cuisinées par une main experte,
Voulez-vous en croquer ? Je vous ai entendus.
Vous en croquerez donc de ces petites bêtes !
Je puis vous proposer, pour suivre, du marcassin,
Bête semi-sauvage qui hante nos sous-bois,
Avec des champignons et des marrons très fins
Trouvés dans la forêt, venus du même endroit;
Plat qui tient bien au ventre en ces temps incertains !
Vous en aurez, manants !
Et puis ces laits tirés de la chèvre ou la vache
Que l'on fait fermenter, vous en voulez aussi ?
Avec de la verdure : Endive, scarole ou mâche
Pour balayer la tripe ?
Vous demandez Merci !
Vous en aurez quand même!
Pour gâteau de dessert vous en serez Baba !
De ces éponges à rhum !
Voulez-vous en mâcher ?
Vous en mâcherez donc, et pour clore tous ces plats,
Café à volonté.
C'est ce que vous voulez ?
Vous en aurez, manants !
Ah ! Mais me direz-vous : Quelles franches lippées
Quels raisins fermentés, blanc, noirs, lapperons-nous ?
Apaisez vos angoisses, du blanc vous en aurez
Et puis du rouge aussi, du bon rassurez-vous.
Vous lapperez, manants.
Par Dieu vous lapperez !
Gloutons, vous aurez tout !
Ce que ne puis donner,
C'est l'amour de ma mie, que je garde pour moi !
Aux douze coups de minuit, adonques l'accolerai ,
Pour saluer l'an nouveau, renouvelant ma foi !
Bobi 12.07
jeudi 6 décembre 2007
Grand'Mère
à ma grand'mère, en souvenir du village de Kroet à Groix !...
.
.
J'entends la voix de ma grand'mère,
Comme une prière assourdie,
J'entends la voix qui me fut chère,
M'appeler, telle une litanie.
.
Oh ! jours dorés de ma jeunesse;
La maison grise, près du chemin.
Le grand figuier, battu sans cesse
Par les rafales dans le jardin.
.
J'entends le pas de ma grand'mère,
S'approcher de mon lit sans bruit,
J'entends la voix de ma grand'mère
Jaillissant au coeur de la nuit.
.
Comme elle est fine , droite et fière
Jamais elle ne fut si jolie.
On dirait une dentellière
Brodant de l'or au paradis,
Dans la lumière.
.
.
JM.Bobinnec. Nantes 01 1953.
mardi 4 décembre 2007
Les méfaits du tabac.
S'est endormi béat, ayant posé sa pipe
Encore toute chaude sur la table à côté
De son siège, il digère, et les bruits de sa tripe,
Avec ses ronflements font un drôle de concert !
A quelques pas de là son petit-fils l'observe.
Il est quinze heures et quelque en cette fin d'hiver,
C'est la fin du banquet, que les femmes desservent.
Enfin l'enfant approche, s'empare du brûle-gueule,
Le fracasse sur le sol fait de dalles de grès !
La bruyère éclatant va réveiller l'aïeul
Qui tout en s'étouffant, voit sa pipe ruinée,
Interpelle le gamin , lui demande : Pourquoi ?
L'enfant d'un air candide : C'est pas plus tard qu'hier
J'ai entendu maman chuchoter à mi-voix
A mon papa chéri : Tu sais, lorsque ton père
Aura cassé sa pipe, on pourra acheter
Une voiture neuve ! C'est pour cette raison.
Suivez donc mon conseil : Arrêtez de fumer
Si vous ne voulez pas de ces désillusions.
Bobi 12.07
vendredi 30 novembre 2007
Acrostiche.
A l'affût des symptômes de la grave affection
Les signes le prévenant et d'une façon très claire
Du mal qui l'enlèvera sans doute à l'affection
En plus de sa famille , à celle de ses amis,
N'en déplaise aux méchants c'est du moins ce qu'il croit !
Si ces signes surviennent c'en est fait de la vie
Tranquille qui s'écoulait doucement sans effroi
Ramenant chaque instant ce futur sans espoir.
On ne pense qu'à ça, on compte on évalue,
Mesure le temps qui reste, avant le grand trou noir !
Bobi 11.07
mardi 13 novembre 2007
La petite église.
the curfew told the knell of parting days .....
Vers le haut de la rue, une jolie chapelle
L'église du Sacré-Coeur , c'est ainsi qu'on l'appelle.
Sa façade se dresse, en haut, bouchant la rue.
Mais en place du damier servant de muserolle
C'est la tiare d'un pape qui lui sert de nez !
Elle est prête à partir pour des cieux plus cléments,
A emmener ailleurs les gens de la Genette
Mais où seraient-ils mieux ? Ses paroissiens rejettent
Ce voyage hasardeux ! Elle attend patiemment
Ses cloches nous égrènent et tout au long du jour,
Chaque heure qui s'écoule, mais pour sonner matines,
C'est la volée superbe, puis dans un mode intime
Son bourdon bat la note : Un glas plaintif et sourd !
On y voit il est vrai, plus de tristes obsèques,
Que de gais mariages, et les samedis soirs,
On y croise des bourgeois, venus pour recevoir,
L' assurance du "Salut", promis par les évêques.
Si à la Sainte Vierge, on fait un voeu pieux
On dit qu'elle y répond, s'il est acte de foi !
Elle est si attirante, je dois dire que parfois
J'en viens à regretter de ne pas croire en Dieu !
Bobi 13.11.07
dimanche 11 novembre 2007
10 Novembre.
Enfin voici l'automne en ce mois de novembre
L'interminable été indien s'est épuisé
Ce beau temps permanent nous contraignait à prendre
L'attitude estivale, les gestes de l'été !
Aujourd'hui il fait gris, tout est mouillé dehors
On voit bien que les plantes avaient bien besoin d'eau !
Et moi je peux prétendre et sans aucun remord
A demeurer chez moi: Il fait vraiment pas beau !
Nous sortirons demain pour acheter des livres
C'est l'époque des prix, nous prendrons le Goncourt
Et ceux que la rumeur conseille et quelques vivres.
Nous achèterons donc des petits gâteaux pour
Prendre avec le thé et de la confiture
Faite d'écorce d'orange qu'on nomme marmelade
Ensuite nous rentrerons, sortirons les vêtures
Adaptées pour un siège, pantoufles, cotonnades,
Vêtements d'intérieur, plaids d'Ecosse, coussins mous.
Dans les meilleurs fauteuils que la maison renferme
Nous nous installerons, dedans ce décor doux
Pour attendre la mort, sans hâte mais de pied ferme !
Bobi 10.11.07
dimanche 21 octobre 2007
Basse mer..
va, flanant, effleurant le 'Bout Blanc'.
.....Glissant vers le couchant.
Plaques sombres des goémons,
sur la vase, qu'écrase un chaland échoué,
goéland, géant, couché sur les bords
. ....du chenal.
Une pinasse, lasse, repasse à l'horizon
.......cherchant les feux , du port.
Tout bleuit et s'efface, noyé d'ombre.
Serpentant dans la nuit le jusant,
......s'évannouit.
JMB LR 1952.
vendredi 19 octobre 2007
Homme libre toujours .....
Je crois que j'ai aimé tous les engins flottants
Sur lesquels j'ai porté ma servile carcasse .
Ils étaient ma maison le temps d'une lente valse
Chez Dreyfus ou chez Worms, armateurs méritants !
J'ai , avec des navires d'une grande vaillance,
Sur l'Atlantique Nord transporté du charbon,
Des voitures, du blé , toutes les cargaisons .
Navires de tempêtes pour mers en démence .
Sombre Atlantique Nord, flots aux mille tourments .
Grosses vagues déferlantes , brisant les baleinières,
Tordant les mâts de charge, arrachant les filières.
Énormes coups de ballast, clouant le bâtiment.
Et puis les transporteurs de cent produits chimiques.
Allant charger acides, en des ports incertains.
Sillonnant d'un trait rouge ces rivages lointains :
Rabaul, Guadalcanal, sentiers du Pacifique !
Ensuite les mêmes nefs tournant autour du monde,
Du nord vers le sud, les deux grands océans,
Les jours suivants les jours, nuits aux astres montants ,
Long sommeil sur l'eau, humeur vagabonde !
Cette remontée de Perth là-bas en Australie,
Quarantièmes rugissants, orthodromie mortelle .
Le courant des Aiguilles, aux houles démentielles.
Adieu la croix du sud, bonjour îles Canaries.
Souvenirs nostalgiques et que le temps dégrade
De ce vieux rafiot qui croisait en Baltique
Et que j'ai tant aimé pour ses nuits romantiques :
Kléipéda, Talinn, Swinouchie, Léningrad !
Tous ont eu en commun, d'être ma résidence,
Mon 'home', mon refuge, où j'ai toujours trouvé
Le gîte et le couvert, souvent de qualité .
Température égale, confort de circonstance.
Mettre en adéquation la mer et le bateau
C'est le rôle du marin, pour sa survie d'abord ,
Et puis pour son plaisir et puis pour son confort .
Lui confier un navire est un très beau cadeau.
J'ai souvent aimé croire qu'invité très intime ,
Je m'efforçais de rendre à mon cher armateur
En retour, un service , chaque jour quelques heures ,
Pour le remercier de ce cadeau sublime !
Là, je plaignais beaucoup les services techniques ,
Aigles aux ailles rognées, noyés de paperasses
En ayant échangé la mer des sargasses
Pour les plaisirs bourgeois, d'une vie domestique !
.Bobi 10 07
mardi 25 septembre 2007
Loreleï.
Loreleï ! A rayé ton chant mélodieux.
Et les eaux de ton père le Rhin majestueux
Sont violées par des flottes barbares, agressives.
Réfugiée sur ton roc, dans ce passage étroit,
Les bateaux plats te frôlent chargés de détritus
Dans ce monde émergeant que tu ne connaît plus ,
Ton monde à toi est mort, depuis longtemps déjà.
Mort, l'esprit germanique et ses preux chevaliers.
Oubliée, la légende de la belle sirène,
Comme le Rhin romantique aux valeurs perennes.
Perdue, la foi d'un peuple en ses Dieux coutumiers.
samedi 15 septembre 2007
La petite plage.
à Mamie...
J'aime cette petite crique quand vers cinq heures du soir,
La laisse de basse mer découvre les coquillages,
Et qu' un petit noroît en soufflant de la plage,
Fait que la mer semble un million de miroirs.
Ce brûlot aveuglant est parfois occulté
Par le bref passage d'un petit nuage rond
Sur l'horizon chargé des obliques rayons,
Comme pour une "Pentecôte", aux vernis craquelés.
La vue partant de droite est bloquée tout à coup
Par les enrochements du port de pêche tout proche.
Mais presque au ras de l'eau, le regard accroche
Un peu de l'île de Ré : La fin de Rivedoux
Puis en tournant la tête : Chauveau et son grand phare.
Ensuite le Lavardin et dans le fond Antioche,
Pointe de Chassiron et sa côte de roches,
Tournant la tête encore: Plein sud c'est Fort Boyard !
A gauche du vaisseau de pierre, c'est l'ile d'Aix,
Qui se perd dans la mer qui rempli l'horizon.
On voit quelques points noirs là bas vers Oléron.
Ce sont de gros cargos mouillés sous Rimenaix.
L'arène éclaboussée d'argent est piquetée
De triangles penchés, tous bâbord amurés,
Ce sont les bateaux blancs qui rentrent s'amarrer
Dans le port des Minimes, en cette fin de journée.
La plage est très petite mais elle est naturelle,
Elle s'est imposée lors des travaux du port
Une année c'est du sable, une autre sans effort
Montre de beaux cailloux, comme un jeu de marelles.
Lorsque à la fin d'août se finit le tapage
De la horde estivale, alors vont s'y baigner
Les gens d'une cité célèbre juste à côté,
L'avez vous reconnue cette petite plage ?
Bobi 09 07
jeudi 13 septembre 2007
Oh Non.
Pourquoi fais tu semblant de ne pas la connaître ?
En détournant la tête ignoble polisson.
Cette dame en grand deuil frappée d'un Parkinson
Tu là connaît pourtant ! Sale cochon Vilain traître !
Elle est connue partout, elle ne peut pas vieillir
Elle a accompagné tes jeux d'adolescent
Elle t'aide encore un peu, ton âge s'avançant.
Hypocrite lecteur ! Arrête de rougir !
Elle perdit son mari très jeune, c'est pas dommage
Et son prénom je crois est bien Félicité.
Le nom de son conjoint, je suis sûr c'est Poignet.
C'est à la veuve Poignet que je rends cet hommage !
Oui ! Sublissime veuve, soit bénie en effet
Pour ces satisfactions, sans risques, sans lendemains,
Ces plaisirs solitaires, travail fait à la main.
Ouvrage d'artisan. Que vive la Veuve Poignet !
Bobi 09 07
vendredi 7 septembre 2007
Le cimetière d'Arradon.
....le juste opposera le mépris à l'absence
Dans un petit village du golfe du Morbihan
Par un matin mouillé, dans la brume immergé
Quand on respire l'eau et l'air mélangés
Nostalgie de ce temps ou nous étions enfants.
Dans le beau cimetière aux calvaires de granit
On enterrait Annick, morte d'une maladie
Attribuée au tabac. Mais vous m'avez compris
Il y a des mots tabous : prononciation proscrite !
Un sonneur de biniou, soufflait sur l'assemblée
Une musique celte : une musique fière
Le Génie d'une race dans ces notes guerrières
Un "Guen ha Du" couvrait le cercueil mouillé.
Lorsqu'elle fut descendue dans sa terre natale
Son fils à sa demande jeta quelques Gitanes
Elle l'avait exigé. Dans ce geste profane :
Pied de nez à la Mort, défi transcendantal !
Je veux garder l'image de cet enterrement
Complicité du temps, sobre jeu du sonneur
Simplicité des gestes, estompe des couleurs
Comme sur le drapeau : seulement Noir et Blanc .
Noir pour le deuil bien sûr, et noir pour la douleur
De ceux-là qui mesurent autour du catafalque
Le crédit de leur vie, que chaque année défalque.
Et blanc pour le panache ! Repose petite soeur !
Bobi 09 07.
dimanche 2 septembre 2007
Les vieux.
Ce dimanche dernier je suis passé aux "Blés"
C'est le nom de l'endroit ou Mamy est logée
C'est l'asile moderne très bien administré
Une pension très chère, nourriture très soignée.
Dans le petit journal, que tiennent les pensionnaires,
J'ai vu que l'on avait fêté précédemment,
L'anniversaire de ses quatre vingt dix huit ans
Champagne, petits gâteaux, supplément d'ordinaire.
Mamy était contente de me voir, mais la fête
Elle l'avait oubliée et moi je me suis dit
Que c'est un don du ciel qui veut que l'on oublie
Les évènements qui fâchent, qui vous prennent la tête.
Sinon quels souvenirs viendraient à sa mémoire ?
Le vide de ses enfants ? L'absence de leurs petits ?
Qu'elle ne reconnaît plus ! Il faut dire aussi
Qu'en quatre ans ils changent ! Quand ils passent vous voir !
Les vieux sont déjà morts quand ils rentrent à l'asile
Ils s'entraînent donc alors a tout oblitérer.
C'est pour ne pas souffrir d'avoir à supporter
De n'être plus vivants, de n'être plus utiles !
Ô vous les jeunes gens ! Faîtes donc l'aumône
D'un peu de votre temps quelque fois dans l'année,
Pour apporter à vos anciens, abandonnés
Un petit peu de ciel à ces pauvres fantômes !
Quand ils seront partis il sera temps de dire :
Maintenant c'est trop tard, mais j'étais occupé !
Cette légèreté, je vous jure, vous pourrez
Le reste de votre vie, passer à la maudire !
Bobi 06 07.
vendredi 31 août 2007
Le Magnifique.
Souvenez-vous de lui : Arnaud le Magnifique,
Le détroit de Behring, il l'avait traversé
Sur une planche à voile, et dans le pacifique
Un jour il s'est perdu, et pour l'éternité.
.
Ils étaient des poissons, ils étaient des oiseaux .
Dans leur combinaison, rien ne leur faisaient peur,
Ni la mer, ni le vent, ni le froid, ni le chaud,
Plus vite que la brise, ils étaient des vainqueurs.
Ô Arnaud! quel exemple pour ta génération
Tu incarnais sans doute l'idéal masculin .
Ta beauté, ta souplesse, ta force, ta passion
Et cette fin sublime, pied de nez au destin !
Tu as rejoins Colas dans les cieux navigables ,
Avec Manureva vous devez régater
Sur la vague du temps, surfeurs infatigables.
Ô vous les Magnifiques, comme vous nous manquez ! !
Bobi 09 07.
mercredi 29 août 2007
La mort des amants.
mardi 21 août 2007
Défense espèces disparition :Le Toro .. Olé !...
mais dans les abattoirs où l'on mène les boeufs,
la mort ne vaut pas mieux
qu'aux arènes le soir !...
.
Pas plus qu'il n'y en a pour la douce gamine,
jeudi 16 août 2007
Rapa Nui.
Rangés en sentinelles dans l'île de Rapa Nui,
Ces bustes de basalte aux oreilles de Bouddha,
Aux longs nez rectilignes, coiffés de leur puka.
Que cherchent-ils au ciel, vide, ces moaïs ?
Leur attitude n'est pas celle de la défiance,
Ils semblent avoir perdu un bien inestimable.
De cette immense perte, se sentant responsables
Ils attendent humblement, armés de patience !
Qui donc fit escale sur cette île isolée,
Terre de la préhistoire, où l' on trouve couramment
Iguanes et varans et dragons effrayants.
Une population entièrement préservée !
Là, le temps s'est figé dans cette île de Pâques,
Il ne repartira, que quand les Visiteurs
Repasseront ici. En humbles serviteurs
Attendent ces géants : Ils attendent un miracle !!!
Bobi 08 07.
dimanche 12 août 2007
Pitcairn.
mercredi 8 août 2007
Couleurs fondamentales.
Vert tendre des bourgeons de la frêle jacinthe,
Vert des grappes sûres des raisins de Corinthe,
Vert des murs suintants de l'ancien labyrinthe,
Vert alcool du poète, bateau ivre d'absinthe.
Bleu des glaces du pôle, bleu des étoiles folles,
Lichens et goémons, bleu des lagons d'atolls,
Transparence bleutée, mouvantes méduses molles,
Bleu noir des fonds de mer, abysses arboricoles.
Rouge montant aux joues de la vierge offensée.
Rouge le petit livre de Mao l'Eveillé,
Rouge et or de l'arène, sang du fauve terrassé,
Rouge des soleils mourants, fin de vie programmée .
Blanc, la stérile laitance des huîtres triploïdes,
Blanc le glaireux de l'oeuf, substance coloïde,
Blanc le masque figé de la face androïde,
Blanc le message laissé, aux ruines rhomboïdes.
bobi 08 07
mercredi 1 août 2007
The british attitude.
qui se noie !...
Il est quatorze heure trente au cercle du Payré.
La climatisation ronronne doucement.
Les septuagénaires s'installent somnolents
Aux vingt tables de bridge soigneusement rangées.
Les tables tournent toutes à la bonne cadence
Le tournoi a bien pris sa vitesse de croisière.
Quand soudain à seize heures au temps réglementaire
Un hurlement de femme déchire le silence.
Près de la table 'une' ou siège le directoire,
Dans l'imposte donnant sur le bois attenant,
S'encadre une femme au souffle haletant
Accrochée aux barreaux elle hurle son désespoir !
Derrière elle on distingue deux individus louches
Qui profitent lâchement de sa position.
Sodomites pervers, de cette situation
Ils cherchent un bon parti, ces violeurs farouches !
Irrité par le bruit, l'arbitre impénétrable,
En fermant le rideau qui aveugle l'imposte,
Revenu à sa table dit d'un ton sans riposte :
'La prochaine position Est-Ouest sautent une table '
Bobi 06 07
lundi 30 juillet 2007
Défense espèces disparition: Plaidoyer pour des Dinausaures !
O mort vieux capitaine...
A la fin de l'année est mis en extinction
Une espèce exotique qu'on connaît assez mal.
C'est un corps militaire de la Marine Royale
Et dont l'enseignement est la Sainte Mission.
Ces maîtres émérites avaient pour vocation
De former les marins qui sont sur nos vaisseaux.
Pas les navires gris, les autres beaucoup plus gros
Ceux que l'on aperçoit parfois sur l'horizon.
Ceux qui polluent la mer, ceux qui se cassent en deux
Et bien il y a des gens à bord savez-vous !
Et plus que vous croyez, et vous connaissez tous
Le plus fier d'entre-eux : C'est le maître après Dieu !
Mais il y en a d'autres, qu'on nomme l'équipage.
Formé de matelots de Machine et du Pont.
Et puis l'état major pour encadrer ces gens
Ce sont les officiers qui en ont l'apanage.
C'est notre clientèle à nous les professeurs
D'enseignement maritime, Colbert nous créa
Pour former ces marins, Chirac nous enterra
C'est bien triste quand même quelque chose qui meurt !
Quatre Écoles Nationales sises : à Saint Malo
A Nantes à Marseille au Havre, c'est fini !
Celles déjà fermées de Bordeaux de Paris
De Paimpol enfin, tout est tombé à l'eau !
Vous qui saviez le sec, qui saviez le mouillé,
Qui enseignez cette chose qu'on appelle Entropie !
L'intégrale de Clausius, et U égale R,I !
La méthode Saint Hilaire , Laplace ses transformées !
Théorème de Leblanc, plan complexe de Bode,
Plan de Black logique floue, fonction de transfert,
La transformée en Z, critère du revers,
Fourrier et ses échelons, phénomènes de mode.
Grands et petits rayons métacentriques,
Couple de redressement, gain de stabilité
Volume envahissable, centre de gravité,
Les carènes liquides, les moments quadratiques !
La contrainte tangentielle, la contrainte normale,
L'épure simplifiée de l'effort tranchant,
Et celle plus compliquée du moment fléchissant,
Calcul de la flèche à la double intégrale.
La chère dérivée du Moment Cinétique
Somme des réactions , forces de Corriolis.
Les Moments d'inertie, forces antagonistes
L'étude du Gyroscope, cet instrument magique !
Cycle Beau de Rochas, diagramme de Clapeyron,
Beaux gains de rendement, diagrammes Entropiques,
Cycles à resurchauffe, exploitation pratique.
Principe de Carnot et son inversion !
Et puis les matières molles, la réglementation,
L'inventeur de l'épave, Les Affaires Maritimes !
Leur administration et ce travail ultime :
Le Rapport d'avarie et sa rédaction.
Tout ça par un seul homme, et je n'ai pas tout dit.
Par qui croyez-vous donc remplacer ces géants,
Ces Encyclopédies, ces parfaits Enseignants,
Que leurs élèves nommaient les profs d'hydrographie !
Si c'est une épitaphe, qu'ici j'écris en vain,
Valeureux serviteurs de la chose Marine.
Délivreurs de brevets, aux envolées sublimes,
Reposez donc en paix, promoteurs de marins.
Le 'Colbert' aujourd'hui part pour la ferraille.
Moment prémonitoire, j'entends déjà sonner
Le glas de la Marine dans cette traversée
D'un bateau vers la mort, retour à son bercail.
Bobi 06 07
Défense espèces disparition:La mouche.
Il est vrai que le sort à la mouche réservé,
Comme je l'ai décrit, ferait pleurer les pierres !
Je viens juste d'apprendre en buvant une bière
Que pour ce pauvre insecte, on peut en rajouter !
On peut en rajouter, me direz vous, est-ce possible ?
Après avoir subit la correction sévère
De l'horrible enculeur ! Au délicat diptère
Peut-on donc appliquer un tourment indicible ?
Indicible elle l'est, l'action du tourmenteur
Je la dirai quand même car je suis là pour ça :
L'horrible sodomite parfois cumulera
Les fonctions de pêcheur et celle d'ergoteur.
Dans le trou amorcé, glissera l'hameçon
Après l'avoir violée de la façon décrite,
Et l'offrant en pâture à la vorace truite
Se servira d'appât de cet être vivant !
Ô Dieux! connaissez-vous un destin plus affreux ?
Les tourments exemplaires comme ceux de Prométhée
Ne sont qu'amusements près de ceux infligés,
Subits par cette mouche, créature de Dieu !
Et le poisson surpris par ce fin stratagème
Quel sort sera le sien ? Sinon de retourner
Dans le clair ruisseau. Ce n'est pas pour manger
Que cet homme méchant attrape quelques brèmes.
Ainsi le sacrifice de notre pauvre amie
N'aura servi à rien, seule son ingestion
Comme pour le petit crabe, justifierait l'action
De l'homme qui a faim, oeuvrant pour sa survie.
dimanche 29 juillet 2007
Polémique VICTOR
Defense espèces disparition :Le redresseur de torts.
Mais on a tellement, tellement besoin de lui !
Sinon tout serait tord et tout serait gauchi
Que son recrutement soit donc encouragé !
Où donc trouverons nous de nombreux volontaires
Dans cette majorité que l'on dit silencieuse ?
Furtive armée de l'ombre, contre celle pernicieuse
Des tordeurs de torts : Défense salutaire !
Car ce qui est tordu doit être redressé,
Et ce qui est gauchi il faut qu'on le foudroie
Le redresseur de torts blanchi sous le harnois
A cette juste cause devra se consacrer.
Sainte Beuve l'a couché dans des écrits perdus
Traitant de ce sujet, et souvent a cité
Des redresseurs fameux qui se sont distingués.
La Sainte avait raison et une fois de plus !
Défense espèces disparition : l'imparfait du subjonctif.
à Saint Ex......
Je veux encore ici l'attention attirer
Sur la disparition d'une formule désuète,
Jadis très employée par les jeunes coquettes,
Du Subjonctif enfin l'Imparfait menacé !
Imparfait je veux bien, qui serait sans défaut ?
Il faudrait qu'ils se lèvent pour qu'il témoignassent
Les fols contradicteurs et que grand bien leur fasse,
Seul le plus que parfait est forcément plus beau.
Et quand au subjonctif, sans doute il eut fallu
Que l'objectivité un jour le visita,
En corrigeant ainsi ces deux défauts on a :
Le beau plus que parfait objectif voulu !
Mais je craindrais ici que vous ne trichassiez
Car enfin transformer n'est pas justifier.
J'en convient malgré moi, il faut se résigner
Que de votre grammaire un jour vous le chassiez !
Pleurez doux grammairiens, car cette obsolescence
Devient inévitable ! Doux grammairiens pleurez !
Il a vécu ce temps que nous avons aimé
Par quoi comblerons nous le vide de cette absence.
Ainsi passent les choses, comme elles nous passons.
Revenez dans mille ans et voyez ce qui reste
De cette caravane entrevue dans l'Aurès,
Un matin de septembre là bas sur l'horizon.
Bobi 05.07
Défense espèces disparition: le petit crabe dans la moule.
Pauvre bête condamnée par la gastronomie :
C'est le sort commun au peuple de la houle.
Mais oui ! Vous savez bien ! Ces crabes énervants,
Que vous ne mangez pas, et ce crabe bien cuit
Est donc mort pour rien, ce crime négligent
Doit être dénoncé : C'est un acte gratuit !
A t-on brûlée Jeanne d'Arc, ou l'a t-on fait bouillir ?
La deuxième solution est plus anglo-saxonne,
Pauvre crabe martyr, qu'elle façon de mourir !
Comme mourut notre Sainte.
Pour quelle raison en somme ?
Etait-il l'intrus, le voleur, l'allien ?
Ou était-il là depuis son plus jeune âge
Quelles que soient nos réponses, ces sanctions nous alliènnent
Elles sont toutes excessives : barbecue ou potage ..
Je veux que désormais chaque moule soit ouverte
Avant que d'être cuite, ou bien radiographiée
Ou toute autre méthode pour éviter la perte,
De ces crabes innocents : ces crabes assassinés !
Ce sont êtres vivants aussi bien que les phoques !
Baleines et dauphins trouvent des défenseurs,
Je sais vos arguments : c'est une idée loufoque !
Responsabilité du mytiliculteur !
Celui-çi devra donc par un moyen sans faille
S'assurer de l'absence du crabe dans le mollusque,
Et dans le cas contraire retourner à la baille
La moule avec son crabe.
Si la chose vous offusque,
Il faut vous engager et ceci par écrit
A déguster le petit crabe avec sa moule,
Apport de protéines, qui bien sur justifie,
Que vous mangiez les deux : comme l'oeuf et la poule.
samedi 28 juillet 2007
CHANTENAY
Les très vieux Nantais se souviendront et :
à Charlie .....
Ô Nantes, Trentemoult, Chantenay, ma mémoire !
J'avais moins de trente ans quand nous nous sommes connus,
Toi presque centenaire quand je t'ai secouru
Du trou de la Lisette à Trentemoult sur Loire.
Nous avons bourlingué sur la Sèvre et sur l'Erdre
Pendant quelques années. Nous avons vu Arzel,
Je t'avais décoré ma foi comme un bordel
Avec un harmonium et des tissus superbes !
Et puis par un beau jour, tu as fait des caprices,
Monté dessus le pré, joué avec les veaux,
Ruiné l'orgue d'église parti au fil de l'eau
De la folle Vilaine aux crues dévastatrices !
Alors je t'ai légué à mon ami Charlie,
Abîmé vieux navire par la guerre coloniale
Comme lui bateau perdu dans un monde infernal,
Tu as du commencer une lente agonie.
Voyant son impuissance ton dernier armateur
A su te confier à des mains tutélaires
Un Roquio est sauvé c'est ce qu'il fallait faire !
Nantes enfin se souvient de ses vieux serviteurs.
Et moi je te regarde lorsque je vais te voir
Rajeunir sous mes yeux, pendant que je vieillis
Immortel Chantenay te voilà reparti
Pour une autre bordée, Ô Nantes, ma mémoire !
Defense espèces disparition :Le délicat sodomite.
Pour la disparition d'une espèce menacée,
Il s'agit d'un concept jadis utilisé,
Pour définir un homme légèrement tatillon.
La rhétorique moderne utilise d'autres termes,
Et qui ont en commun la contradiction,
Beaucoup de mauvaise foi, la suspicion,
La recherche du détail poussée jusqu'à l'extrême.
Mais l'espèce d'origine portait un autre nom,
Et dont l'activité a condamné l'usage,
Délicat sodomite l'insupportable image
D'un diptère martyr, l'odieux accouplement !
C'est pourquoi l'expression n'est plus dans notre bouche
Parce qu'elle nous évoque un spectacle affligeant.
Il s'agit de remettre à la mode maintenant,
Cette espèce disparue c'est : l'enculeur de mouches !!!
mardi 24 juillet 2007
L'orpheline.
Je n'ai jamais connu le visage de ma mère
Et je ne souhaite pas désormais le connaître.
Ses traits selon l'humeur peuvent à mon gré renaître,
Sous la forme désirée d'une image éphémère.
Je peux la faire au choix ou blonde ou rousse ou brune.
Je peux la faire grande aux jambes élancées.
Je peux la voir petite et au nez retroussé.
Je peux la faire floue, une ombre dans la brume.
Mais bien sur je la vois très grande et blonde aussi.
Et belle forcément, avec des yeux très noirs,
Et une voix très douce qui chante dans ma mémoire
Des comptines d'enfants de la vieille Russie.
J'échappe à cette horreur de voir se défaire
Sous mes yeux, impuissant, l'image d'un être aimé,
Et voir mon reflet peu à peu remplacé
A vingt ans d'intervalle par celui de ma mère.
Mais tout le monde n'a pas la chance d'être orpheline,
Il y a du positif dans toute tragédie,
J'ai choisi comme exemple dans cette poésie
La perte de ma mère lorsque j'étais gamine.
Bobi 04.07
samedi 21 juillet 2007
LA ROCHELLE
Perle de l'océan, cachée derrière tes îles,
Havre à mi-chemin des deux Finistères,
Seul port en eau profonde, refuge salutaire,
Navires à passagers, une escale facile !
Centre de la plaisance et pour tout l'atlantique,
Pépinière d'architectes créateurs de chantiers,
Faculté de la mer, vocations assurées,
Futurs challengeurs de la coupe Amérique !
Port de pêche important pour son activité
De redistribution du poisson de Bretagne,
Criée devant servir aux bateaux de l'Espagne
Cette innovation devrait se justifier !
Placée tout à côté des bassins de Marennes
Des bassins de Charron, Esnandes et autres lieux,
Producteurs de moules et d'huîtres, généreux,
Côte conchylicole aux ressources pérennes.
Et puis ses environs qui sont si pleins de charmes.
La côte de Vendée et la verte Venise,
Rochefort, Brouage, Fouras, Royan, Soubise,
Les îles d'Oléron, d'Aix et Ré, l'île Madame !
Et sa population toujours si diverse .
Ses rochelais de souche bien souvent Protestants,
Ses marchands de légumes et de fruits Catalans,
Réfugiés en trente six d'une guerre funeste !
Ses Bretons pour la pêche, et puis ces survenus,
Qui charmés par la ville y passent leur retraite
Et même venu du nord un norvégien peut-être,
Je pense à mes parents venus à la Rochelle
Créant le quartier grec petit ghetto breton,
Les femmes avec leurs coiffes, les hommes en pantalons
A patte d'éléphant, leur casquette éternelle !
S'ils ont choisi ce lieu, c'est bien pour qu'un beau jour,
Un de leurs descendants, puisse fort humblement,
Y chanter ses attraits ce qu'il fait maintenant.
La Rochelle Ô ma ville, que j'aimerai toujours.
jeudi 19 juillet 2007
Canal des deux mers
Ce que firent ces hommes ? Ce long escalier
Montant de l'atlantique au bief de partage,
Canal latéral au fleuve toujours sauvage
Qui s'appelle Garonne. Ayant passé Toulouse
Il se hisse enfin au seuil de Naurouse,
Puis commence la descente vers la mer secrète:
La méditerranée, jusqu'au beau port de Sète.
Au cours de ce périple où coule le long serpent
Traversant le pays sur dix départements,
De nombreux paysages aux yeux sont proposés :
Paysages toscans à travers les trouées
Des rangées de platanes, colonnes espacées,
Dans ce temple de feuilles aux parfums opiacés.
Soleil du matin dans l'axe du canal,
Fantasmagorie d'ombres du règne végétal
Porte ouverte sur l'orient aux multiples promesses .
Espoirs souvent déçus, école de sagesse,
Dans la manoeuvre simple des bateaux fréquentant
Les nombreuses écluses, montants et descendants,
Substituts du cap Horn, rêves de capitaines !
Des chansons de marins soulignent leurs fredaines.
Bassins olivoïdes chers à Monsieur Riquet
Simples, doubles ou triples, volumes imbriqués.
Gain ou perte de cote : Perdant et Avalant,
Certains contrebordiers et d'autres trématants.
Escale de midi, sous une ombre changeante,
Ressource des platanes aux branches débordantes,
Beaux arbres centenaires rangés en sentinelles
Se touchant vers le haut faisant comme un tunnel,
Ils vont se dédoublant dans le reflet de l'eau
Miroir qu'une risée peut ternir aussitôt.
Puis l'escale du soir choisie avec soin
Pour sa tranquillité tout au bord du chemin,
Le soleil se couchant dans l'axe du chenal,
Du vert Nil de l'eau calme, au vert anis très pâle,
Vert plus sombre vers l'ouest, porte ouvrant sur la nuit,
Longues soirées de Juin dans le calme et l'oubli.
A ceux qui sous le règne de Louis le Quatorzième,
Ont mérité qu'un jour j'écrive ce poème,
Monsieur Riquet d'abord, pour sa ténacité,
Monsieur Colbert aussi : Qu'ils en soient remerciés !
La Drague
Vieux rafiot déglingué à la cheminée jaune,
Frappé de l'ancre noire des Ponts et des Chaussées,
Je te vois et t'entends au temps où tes godets,
Remontaient, ruisselants, une aquatique faune.
Ton profil dentelé comme le dos d'un dragon,
Tes plaintes déchirantes d'une bête blessée,
Faisaient penser à l'hôte du loch Ness écossais,
Nessie de la Rochelle gisant vers le bastion.
Quand ta silhouette sombre se fondait au couchant,
Se détachant derrière un soleil hivernal,
On croyait voir sortir de l'onde, dans le chenal,
Un Nautilus étrange, là-bas vers le Bout Blanc !
Et moi je te regrette et souffre de te voir,
Coulé à la Palice dans la base sous-marine,
Tu serais le joyau du Musée Maritime.
Pour la drague à godet : Une lueur d'espoir !
mercredi 18 juillet 2007
Un bateau nommé Ankou.
Le grand paquebot noir appareille pour la nuit.
Les plateaux des repas sont tous débarrassés,
Les drogues pour dormir sont bien distribuées
Aux patients turbulents : Sommeil garanti !
Désormais le vaisseau navigue dans le noir.
Chichement éclairées de lumières blafardes
Les coursives sont vides, à part quelques gardes,
A moities endormies veillent sur ce grand dortoir.
Le silence est troublé par le bruit des dormeurs,
Gémissements de douleur aussitôt étouffés,
Ronflements de patients au sommeil agité,
Derniers souffles discrets de pauvres gens qui meurent .
A sept heures du matin le bâtiment murmure,
D'abord c'est l'arrivée du personnel de jour.
Puis les chariots cliquettent, infirmières autour,
Prenant du sang à jeun, tension, température.
Lors le bruit va croissant jusqu'à son paroxysme
Le petit déjeuner distribué à neuf heures,
Ensuite tout se calme, on va dans la ferveur,
Préparer la 'Visite' vécue comme un séisme !
Enfin c'est la grand-messe le groupe d'hommes en blanc
Dans un grand brouhaha progresse dans le couloir,
Valse de blouses blanches sentences péremptoires,
Notées avec grand soin par tous les étudiants.
De l'auguste orifice tombent les diagnostics
Assez vagues toutefois pour n'être pas contredits.
Mandarins tout puissants qui firent mai soixante huit,
Qui en sont revenus , ou sont jamais partis !
Mais après leur départ le silence retombe
Comme une parenthèse dans cette agitation .
Moment de réflexion, moment de dépression,
Le navire se ferme alors comme une tombe.
Ce répit est rompu par le grand déjeuner.
Pour le manque d'appétit, promesses de sévices !
Le verbe haut des femmes préposées au service,
Apporte de la vie à ce monde alité.
L'après-midi se passe dans le long va et vient
Des familles en visite sagement entassées
Au chevet du malade, certainement flatté
De ce vedettariat, inquiétant néanmoins !
Et puis ils s'en iront faisant beaucoup de bruit,
Le dernier repas pris dans un monde tranquille,
Et dans le crépuscule qui tombe sur la ville,
Le grand paquebot noir appareille pour la nuit.
Bob: Nantes le 07/07/07
mardi 17 juillet 2007
ERIN.
Peuple élevant des stèles à la famine
Plutôt que de nommer clairement l'affameur,
Terre de résignation où tes habitants meurent,
De spleen et de bière noire dans les pubs d'Erin.
Ô patrie du grand Yeats gisant à Inisfree,
Ta terre à donnée au monde tant de talents !
Patrie de James Joyce réinventeur du temps.
'Dans la mer d'Irlande, Ô beau diamant serti !'
Race celte qui toujours chercha un adversaire,
Ceux qui veulent être anglais et ceux qui s'en défendent,
Ceux qui refusent Rome et ceux qui en dépendent,
Orangistes, Sinn-Fein, leur sang rougit ta terre !
Même ta terre brûle dans tes maisons de pierre
Trouveras-tu un jour cette sérénité,
Et cet apaisement que l'on peut écouter,
Dans ta musique triste et nostalgique et fière .
Mélancolie.
Lorsque l'automne est là, que le temps est chagrin,
Que la pluie et la brume ont élu domicile,
Dans mon cerveau calmé, indolent et docile
Derrière la vitre close, tapi, les yeux éteints :
Je te salue mélancolie !
Lorsque l'hiver survient, que le temps est brutal
Que le vent se déchaîne aux créneaux dentelés,
Que la mer glauque est folle, sauvagement poussée,
Réfugié, protégé des violences boréales :
Je te salue mélancolie !
Quand la neige s'entasse aux portes du logis,
Que la nuit bleue figée dans un froid transparent
S'éternise, laissant un jour tremblotant,
Devant l'âtre ronflant, emmitouflé, ravi :
Je te salue mélancolie !
Mais même si le soleil joue une symphonie
Cet état d'indolence que je trouve adéquat
Où le regret domine, mais le regret de quoi ?
Dans ce rêve imprécis où je me réfugie :
Je te salue mélancolie .
lundi 16 juillet 2007
Bonne année 2007
Puisque voici venue l'aube du nouvel an,
Méditons un instant sur cet anniversaire
Du trajet elliptique de notre chère terre,
Autour de son étoile, axe instable, changeant.
Car le soleil dérive avec la galaxie,
Vers l'amas de la Vierge et le Grand Attracteur.
Du grand bal sidéral solitaire valseur
Aux fiancées multiples, dont la terre fait partie.
Qu'est-ce donc qu'une année ? Le temps d'un tour de piste
Autour de notre étoile ! Mais qu'est-ce donc le temps ?
Immuable pour nos pères, désormais fluctuant,
Le temps est une flèche au vol relativiste.
Décochée de nulle part, en même temps d'ailleurs,
Et décochée par qui ? Par l'Etre indicible !
Où donc était l'archer et où donc est la cible ?
Mais souhaitons-nous quand même tous nos voeux de bonheur.
Mais soyons exhaustifs dans cette recherche ultime
Parlons du temps de Planck, de l'espace associé
Méditons un instant cette singularité,
Partout et nulle part : Définition divine !
Dieu se cacherait-il dedans ces micro bulles
Où le temps et l'espace ne sont plus mesurables !
Un néant de néant quantités innombrables,
Qui liées créent ce monde où l'homme déambule.
Mais à propos de bulles et vous m'avez compris,
Non pas celles du Pape mais celles de nos champagnes,
Désoiffant à l'envi compagnons et compagnes,
Buvons à 2007 ! Et buvons à la Vie !
Bobi 01 01 2007
Les solitaires
Ils sont de vrais marins, ça c'est indiscutable,
Et ils sont intrépides, cela est vrai aussi,
Comme des toreros ils peuvent jeter leur vie,
Dans l'arène de la mer pour un prix équitable.
Le jour du départ on les voit à leur barre
Citer les noms glorieux des sponsors qui les payent,
C'est à cela que sert cette fête à la Popeye
Les marchands de jambon, de parfums , grand bazar !
Et puis ils disparaissent, on ne les verra plus
Ils foncent dans l'océan à des vitesses folles,
Sans personne à la barre et chacun joue son rôle
Celui-ci veut gagner, l'autre a déjà perdu !
Société décadente qui fait de ces exclus
Ces gladiateurs modernes, qui avant de partir,
Devraient hurler ensemble : 'Mais avant de mourir
Ceux qui vont se noyer Bourgeois, Ils te saluent !'
Car quand la mer a décidé de nettoyer
Ces étranges insectes qui souillent sa surface
Sa colère ne trouve pas de limite qui fasse
Qu'à ce grand nettoyage on puisse échapper.
Alors l'océan commence 'staccato'
Se nourrissant sans cesse de sa propre démence
Houle cycloïdale en pleine résonance
Et la mer déferlante et le vent 'crescendo '.
C'est alors qu'elle frappe et encore et encore
Assommé par la vague les yeux brûlés de sel
Le marin et la mer jouent à ce jeu cruel,
A chat et à souris, mais le prix c'est la mort !
Et ce sont vos enfants qui dans ce jeu pervers
Iront rejoindre un jour les morts par milliers
Des cimetières bretons, pécheurs et long-courriers
Qui ne font pas rêver : Ceux des 'Péris en mer '.
Bridge
Je sais un jeu finaud qui à quatre se joue,
Avec des vignettes qui joliment répliquent,
Des trèfles des carreaux des coeurs et des piques,
Une Cour virtuelle où l'intrigue se noue.
Il y a deux équipes formées d'octogénaires,
L'une prétend faire des plis que l'autre lui dénie.
Il faut donc avant tout par un tour de magie,
Connaître du mieux qu'on peut le jeu du partenaire.
Une proposition sort de ce rapport,
On dit donc qu'une équipe a gagné les annonces
C'est alors que le jeu de la carte commence,
L'un des joueurs étale son jeu : c'est le Mort !
Son partenaire alors réalise le contrat.
Si il y réussit il est récompensé ,
Par l'attribution de points réglementés.
Par contre s'il échoue, l'inverse s'imposera !
Le but de ce jeu et vous l'avez compris :
Il s'agit d'humilier l'équipe qui vous contre,
Mais si vous le pouvez au cours de la rencontre,
Votre cher partenaire vous l'humiliez aussi !
Vous restez sur les quatre le roi de la partie,
Si vous réussissez ces deux propositions.
Mais vous voulez savoir, ce jeu quel est son nom ?
En anglais c'est le bridge, mais en français, aussi.
Bobi 06 07.
dimanche 15 juillet 2007
Les nonnes
Avouée aux parents, c'est la joie au logis !
On devient l'héroïne et on se réjouit,
Du lâche soulagement de ses chers géniteurs.
C'est un fille de casée. L'intérêt qu'on suscite
S'étend dans la famille et la prise de voile
Est comme un mariage, c'est là que se dévoile
L'avenir promis à la pauvre petite.
La vie coule sans laisser de marque plus durable
Qu'une trace de craie sur le vieux tableau noir,
Ou que l'écho mourant dans le grand réfectoire
D'un 'Bénédicité' au sens indémodable.
Leur visage toujours grave et leurs traits immobiles
Cachent leurs frustrations et gomment leurs fantasmes,
Leurs rêves érotiques et l'absence d'orgasmes :
'La froide majesté de la femme stérile '
Et puis vient la retraite et on fait le bilan.
L'oeuvre de toute une vie, dont le produit en somme
Financera les fastes de la clique de Rome
On se retrouvera trahi, floué, perdant.
Ensuite, quel autre choix ont-elles, que celui
Qui consiste à aider les vieilles qui les précèdent ?
Puis doucement glisser à leur place, on s'aide
Mutuellement à mourir sans bruit.
Little boy
Un soleil rouge et or semblable à un drapeau.
Le petit garçon dort, tranquille dans la soute,
Il est huit heure deux, ce six du mois d'août,
De l'année quarante cinq, et il va faire beau.
Léger vent du matin. Seul un bourdonnement,
Trouble la sérénité de la ville qui s'éveille.
Un avion si haut qu'il faut prêter l'oreille
Au bruit de ses moteurs, approche lentement.
Sur son cockpit blanc est peint son nom: Enola,
C'est le prénom aimé de la mère du pilote,
Il est huit heure seize à l'aiguille qui trotte,
La ville qu'il survole s'appelle Hiroshima !
L'aiguille bouge encore cinq fois et c'est l'enfer,
Au dessus de la ville, l'enfant s'est réveillé,
Son coeur tel un soleil d'un million de degrés,
Dispense des torrents de rayons nucléaires !
Holocauste sacré ! L'empereur déifié,
Aura son sacrifice dans ce creuset impur,
Rayonnement infra rouge qui laisse sur le mur
L'ombre portée de l'homme au corps gazéifié !
Ô morts d'Hiroshima, morts de Nagasaki,
Vous auriez préféré la fin du samouraï
S'écrasant sur le pont dans un dernier Banzaï !
Entrainant dans la mort l'équipage ennemi.
Mais votre sacrifice, délivrait un message,
Pour nous tous, cette horreur a servi de leçon.
La paix par la Terreur pour une génération,
Celle du petit garçon qui vous fait cet hommage !
Bobi's 07 07
Déclaration !
Ton regard furibond qui lance des éclairs
Ton mépris affiché pour ton pauvre mari,
Qui beaucoup t'a déçue tout au long de sa vie
Grimace désabusée, sourire un peu amer.
J'entends se déverser une marée de haine,
Tes hurlements éteignent même le bruit de la mer !
Dans cette logorrhée violente comme tonnerre
Tes vociférations contre moi se déchaînent.
Tes gesticulations autour de moi dessinent
Un mur dangereux qu'il ne faut pas franchir.
Tes caresses sont pleines de griffes qui déchirent
Attention au contact ! Volonté assassine !
Mais je vois dans tes yeux que tu m'aimes encore,
Mais j'entends dans ta voix que tu m'aimes encore,
Mais je sens dans ton geste que tu m'aimes encore,
Si tu ne m'aimais plus je serais déja mort !
Table
-
▼
2007
(47)
-
►
juillet
(27)
- Déclaration !
- Little boy
- Les nonnes
- Bridge
- Les solitaires
- Bonne année 2007
- Mélancolie.
- ERIN.
- Un bateau nommé Ankou.
- La Drague
- Canal des deux mers
- LA ROCHELLE
- L'orpheline.
- Defense espèces disparition :Le délicat sodomite.
- CHANTENAY
- Défense espèces disparition: le petit crabe dans l...
- Défense espèces disparition : l'imparfait du subjo...
- Defense espèces disparition :Le redresseur de torts.
- Marketing moderne.
- Polémique VICTOR
- Défense espèces disparition:La mouche.
- Défense espèces disparition: Plaidoyer pour des Di...
-
►
juillet
(27)